Le policier Franck Labois est mort dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020 fauché par le conducteur d’un fourgon lorsque ce dernier a tenté de s’enfuir. Ce mercredi 9 novembre 2022, Farès D. a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Lyon.
Jugé depuis le 7 novembre, l’homme de 24 ans a été reconnu coupable d’avoir volontairement fauché le policier en 2020, au volant d’un fourgon de trois tonnes à Bron, commune située dans la Métropole de Lyon.
Une « intention homicide incontestable »
Cinq heures de délibération plus tard, les jurés ont souligné qu’il y avait volonté « d’échapper coûte que coûte à une interpellation », qui a ensuite conduit à la mort de l’agent du Groupe d’appui opérationnel. Antoine Molinar-Min, président de la cour explique que c’est une « intention homicide incontestable ». De son côté, l’accusé n’avait cessé de nier l’intention volontaire de tuer le policier.
Olivier Nagabbo, avocat général, avait réclamé la perpétuité pour l’homme de 24 ans. Il estime qu’il n’y avait « aucun doute » sur son intention de le tuer. « Il y avait la volonté d’écraser Franck Labois et de passer coûte que coûte », a ajouté l’avocat général. En plus de la famille de l’homme tué, de nombreux policiers étaient présents dans la cour pour entendre le verdict final.
« C’est un verdict de soulagement », a réagi Jean-François Barre, avocat de la famille Labois.
« Le plus important pour nous, c’est la reconnaissance de l’intention de tuer. Parce que finalement, ça nous libère tous de ce sentiment de culpabilité. C’est ce qu’on attendait tous de ce procès, de vraiment remettre la culpabilité du bon côté, c’est sa faute », explique la cheffe de la sûreté départementale, Marianne Charret-Lassagne.
Une rue de Lyon au nom de Franck Labois
La ville de Lyon a rendu hommage à sa mémoire en inaugurant une rue à son nom. Des policiers, le maire de Lyon ainsi que le préfet Pascal Mailhos étaient présents pour l’évènement. Le représentant de l’État dans le Rhône rappporte que Franck Labois « avait fait le choix du courage, de l’abnégation, du don de soi. Le choix de regarder en face ce que la société peut avoir de part d’ombre, l’injustice, la violence et le crime dont il fut victime ».
La partie de l’accusé
Les proches de l’accusé de 24 ans expliquent que c’est un homme « gentil et calme » et surtout « influençable ». Les avocats de Farès D., expliquent qu’il ne pensait « qu’à s’enfuir ». Le cousin de l’homme est venu témoigner à la barre : « ce n’est pas un meurtrier, c’est un voleur ». La mère de l’accusé explique qu’elle « ne cautionne pas ce qu’il a fait », mais que ce n’est « pas un méchant ».
L’accusé a, quant à lui, pris la parole pour la dernière fois, adressant un message « à la famille, aux frères, à la mère » du policier et s’excuse. « Je m’excuse, sincèrement », ajoutait-il.