L’eurodéputée grecque Eva Kaili incarcérée depuis déjà six semaines, va rester en détention provisoire encore un mois de plus. Une décision du palais de Justice belge qui déplaît aux avocats de la jeune femme.
Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, est au cœur d’une affaire de corruption au sein de l’Institution depuis début décembre. Une nouvelle audience s’est tenue au palais de Justice de Bruxelles, au cours de laquelle le juge a annoncé sa décision de prolonger d’un mois la détention provisoire d’Eva Kaili.
Au cours de l’audience, les avocats de l’eurodéputée ont signalé l’état de fatigue de leur cliente lors de l’audience à huis clos. Ils dénoncent dans un même temps ses conditions de détention que l’un de ses avocats juge « de l’époque médiévale. »
« Ma cliente Eva Kaili n’a pu voir sa fille de 23 mois que deux fois en six semaines. Lors de son interpellation au commissariat de Bruxelles, ma cliente est restée dans le froid, les policiers ont refusé de lui donner une deuxième couverture et elle n’avait pas le droit de se laver », dénonce son avocat grec Michalis Dimitrakopoulos.
Ses avocats ont désormais 24 heures pour faire appel à cette décision.
Rappel des faits
C’est une enquête de corruption au sein du Parlement européen qui est révélée le 9 décembre 2022 par le journal belge Le Soir. Ce même jour, plusieurs interpellations s’étaient organisées aux domiciles des suspects. Eva Kaili, l’eurodéputée de 44 ans, déchue en décembre de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen, compte parmi les quatre personnes incarcérées pour le scandale du « Qatargate ».
C’est une opération anti-corruption qui se déroulait depuis quelques mois par un juge belge. 600 000 euros en liquide, du matériel informatique et des téléphones portables ont été saisis aux domiciles des suspects et plusieurs sacs remplis de billets ont été retrouvés sous le lit d’Eva Kaili. Son compagnon Francesco Giorgi, assistant parlementaire à lui aussi été interpellé, accompagné d’un directeur d’ONG, du dirigeant syndical italien Luca Visentini et l’ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri.
Tous ont un point commun, leur position stratégique au sein du Parlement européen, que le Qatar est soupçonné d’avoir utilisé. Ce dernier est accusé d’avoir influencé les décisions économiques et politiques du Parlement européen en versant d’importantes sommes d’argent. Un moyen de faire remonter la popularité du Qatar après les nombreux scandales socio-écologiques de ces derniers mois.
M.Giorgi a finalement avoué faire partie d’une organisation travaillant pour le Qatar mais aussi pour le Maroc. Eva Kaili, quant à elle, proclame son innocence dans cette affaire.