Alors que la Grèce fait face au « plus grand feu de forêt jamais enregistré dans l’Union européenne », selon son porte-parole, une partie de la population semble avoir trouvé ses responsables : les migrants.
À l’est du pays, les flammes ont chassé les cigales. Depuis le mois de juillet, 80.870 hectares de terre sont partis en fumée, tuant 26 personnes et déplaçant de force 21.500 autres. Une situation qui semble interminable, à tel point que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait déclaré le 24 juillet, que la Grèce était « en guerre » contre les incendies.
Pour Jim, qui réside en banlieue d’Athènes, la propagation constante de ces incendies peut s’expliquer facilement : « Nous n’avons pas de service dédié à la protection des forêts ». Il dénonce aussi un « manque de budget » injecté pour les soldats du feu. Dans la capitale, dit-il, la pollution de l’air est énorme.
Greece wildfire declared largest ever recorded in EU: https://t.co/rcnOmom8tb. Record wildfires in Europe, in Canada, record low arctic ice, record high global temps…
How many more records do we need to break before we #ActOnClimate#climate #energy #renewables pic.twitter.com/jCeIGov4Vx
— Mike Hudema (@MikeHudema) August 30, 2023
« Une situation folle »
Pendant que les pompiers travaillent sans relâche à l’extinction de ces feux, d’autres mènent un autre combat. Dans une vidéo postée sur Facebook – qui fait le tour du monde – on y voit un homme montrant un groupe de migrants enfermés dans la remorque de son véhicule. « Ils [les migrants] vous nous brûler ! », dit-il. « C’est une situation folle. On a là des gens qui se croient être une milice autoproclamée et arrêtent des migrants au hasard », ajoute Jim. Les migrants enfermés dans la remorque ont expliqué des jours après avoir été « déshabillés et filmés. Nous sommes restés ici un long moment, transpirant et incapables de respirer », expliquent-ils au media grec The Press Project.
« Monnaie courante »
Près de la frontière avec la Turquie, les corps de 18 migrants ont été retrouvés. « C’est le droit du pays qui prévaut, et non ceux qui choisissent de la prendre en main », a réagi le ministre grec des Migrations Dimitris Keridis. Une pensée que partage, amer, Lefteris Papayannakis, directeur de l’Institut grec pour les réfugiés. « Il faut toujours un ennemi pour justifier l’échec du gouvernement, alors on trouve des bouc-émissaires pour les protéger. À Evros, ce sont les migrants ». Récemment, cinq migrants sont morts dans deux naufrages en mer Egée.
Mais pour Jim, la situation environnementale actuelle dans le pays ne date pas d’aujourd’hui. « Les feux de forêts sont devenus monnaie courante en Grèce. Il y a cinq ans, 100 personnes y ont perdu la vie », ajoutant que l’évènement « le plus choquant cette année » n’est pas celui-ci. Mais l’accident ferroviaire de Larissa le 28 février dernier, qui a fait au moins 57 morts. Difficile de s’imaginer un avenir meilleur quand le pays voit tragédie sur tragédie.
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