Le multimilliardaire Elon Musk a renoncé, le 8 juillet, à racheter Twitter pour la somme de 44 milliards de dollars. La société américaine, quant à elle, compte bien traîner l’homme d’affaires en justice pour qu’il respecte l’accord conclu le 26 avril 2022.
Dans l’accord conclu entre les deux parties, Elon Musk consentait à racheter la société Twitter pour 44 milliards de dollars soit 54,20 dollars par action. Mais très vite, l’homme le plus riche du monde a fait part de ses désaccords à la société américaine.
En mai, soit moins d’un mois après l’accord, Elon Musk reprochait à Twitter de cacher le nombre réel de faux comptes sur le réseau social. Si Twitter les évalue à 5% des comptes actifs, l’avocat du patron de Tesla considère que la part des bots est beaucoup plus importante. Elon Musk accuse la société américaine de se rendre coupable de déclarations fausses et trompeuses ce qui entacherait l’accord conclu entre les deux parties. De plus, Twitter a licencié deux responsables de la société et a institué, au cours du mois de mai, un gel des embauches alors que l’accord conclu en avril stipulait que « le cours normal des affaires » de la société devait se poursuivre jusqu’à l’achat.
C’est pour ces raisons qu’Elon Musk a décidé, le 8 juillet, de mettre fin à l’accord conclu entre lui et Twitter, dans un document transmis à la SEC (le gendarme des marchés financiers des Etats-Unis), renonçant ainsi à l’acquisition de la société.
Mais les dirigeants de Twitter ont directement fait savoir que l’homme le plus riche du monde ne pouvait pas se soustraire à son obligation de conclure le contrat si facilement et ont annoncé être « déterminés à conclure la transaction au prix et aux conditions convenus avec M. Musk ». Ils ont aussi fait savoir qu’ils allaient « engager une action en justice pour faire respecter l’accord de fusion » en disant être convaincus d’obtenir « gain de cause devant la Cour de chancellerie du Delaware. »
The Twitter Board is committed to closing the transaction on the price and terms agreed upon with Mr. Musk and plans to pursue legal action to enforce the merger agreement. We are confident we will prevail in the Delaware Court of Chancery.
— Bret Taylor (@btaylor) July 8, 2022
En effet, les dirigeants du réseau social disent qu’il n’appartient pas à Elon Musk de se soustraire de cet accord de manière unilatérale et de déterminer à qui revient le tort. De plus, la chute de la valeur de l’action du réseau social, aux alentours des 37 dollars, depuis l’annonce du retrait de l’accord d’Elon Musk, alors que le patron de Tesla s’était engagé à racheter les actions de la société pour le prix de 54,20 dollars par action, pousse les dirigeants de Twitter à forcer la conclusion de l’accord.
La justice, du côté de Twitter ?
Cette chute du prix de l’action va, peut-être, influer sur le choix de la justice américaine qui pourrait forcer l’homme le plus riche du monde à acquérir le réseau social au prix conclu dans l’accord, cela pour éviter la perte de la valeur de l’entreprise causée par la décision d’Elon Musk et pour respecter la clause spéciale de « demande d’exécution » présente dans l’accord. Le fait que Twitter a donné, au début du mois de juin, l’accès aux donnés concernant les faux comptes à Elon Musk pourrait aussi peser du côté de la firme américaine devant la justice de l’Etat du Delaware.
De plus, une autre clause prévoit un dédommagement d’un milliard de dollars, qui pourrait être réévaluée à la hausse pour compenser la perte de valeur de la société, en cas de non-respect de l’accord.
Si Elon Musk ne veut pas se voir forcé de racheter Twitter par la justice américaine, il devra démontrer que l’entreprise a commis des « manquements graves aux clauses du contrat » justifiants le retrait du multimilliardaire de l’accord.