Deux jours après la victoire de Lula aux élections présidentielles, l’ex-président Jair Bolsonaro a enfin brisé le silence et pris la parole aujourd’hui.
🇫🇷🇧🇷 FLASH I À #Paris, la communauté brésilienne célèbre la victoire de #Lula face à #Bolsonaro. #LulaPresidente
— Cerfia (@CerfiaFR) October 30, 2022
L’air sombre, Bolsonaro avance vers les nombreux micros de la presse internationale et nationale installés dans l’enceinte du palais de l’Aurore à Brasilia. A la manière de Donald Trump, il pointe du doigt les élections dont il en est sorti perdant, tout en remerciant ses soutiens. « Je veux commencer par remercier les 58 millions d’électeurs qui ont voté pour moi le 30 octobre dernier ». Il ajoute : « Les mouvements populaires actuels sont le résultat d’une indignation et d’un sentiment d’injustice face à la manière dont s’est déroulé le processus électoral », en évoquant les « manifestations pacifiques » qui seront « toujours les bienvenues ».
En effet, depuis sa défaite, des partisans de Bolsonaro ont commencé à bloquer les axes routiers brésiliens. Lundi soir, la police routière fédérale rapportait 267 barrages routiers, totaux ou partiels, dans une douzaine des vingt-sept Etats du pays.
Respecter la Constitution
Dans ces deux minutes de prise de parole, l’ex-président n’a pas mentionné le gagnant Lula, ni fait une reconnaissance claire de la défaite. Mais en critiquant le processus électoral, il a fait une reconnaissance implicite du vote, le donnant comme valide. Il s’est cependant engagé à « respecter la Constitution », en votant la représentation « robuste » de la droite au Congrès. Et d’ajouter, « La droite a vraiment émergé dans notre pays ». Tel un évangéliste, il rappelle les valeurs de la droite brésilienne : « Dieu, la patrie, la famille et la liberté ». « Nous sommes pour l’ordre et le progrès », a-t-il souligné.
« Nos rêves sont plus vivants que jamais »
Jair Bolsonaro en a profité pour dresser le bilan actuel du pays, en parlant encore au présent. « Nous avons formé plusieurs leaders au Brésil. Nos rêves sont plus vivants que jamais. Nous sommes pour l’ordre et le progrès. Même face à tout ce système, nous surmontons une pandémie et les conséquences d’une guerre », commente-t-il. Répondant à ses accusateurs qui – selon lui – le qualifient d’« antidémocratique », il rappelle qu’il n’a « jamais parlé de contrôler ou censurer les médias ou les réseaux sociaux ». En prônant la « liberté économique, religieuse et d’opinion », Bolsonaro a ici délivré un message de ralliement pour ses troupes qu’il veut rassembler sous « les couleurs vertes et jaunes de notre drapeau ».