Le ministre des solidarités, Jean-Christophe Combe, a annoncé la mise en ligne d’une plateforme visant à signaler les maltraitances dans les Ehpad.
L’application devrait être fonctionnelle dans quelques semaines et permettre de « recueillir l’ensemble des signalements, les suivre et les traiter », a affirmé Jean-Christophe Combe lors d’une conférence de presse. Les signalements devraient ensuite parvenir aux Agences régionales de santé qui ont le pouvoir de lancer des inspections dans les établissements.
« L’objectif est de libérer la parole, que les signalements soient plus simples et faire en sorte qu’ils soient pris en considération. »
Le ministre des solidarités a également annoncé le contrôle de 1 400 établissements depuis un an, mais également la mise en place de 1 800 recommandations ou injonctions, 11 saisines du procureur de la République et le constat de violences, de maltraitances, ainsi que la mise en danger des personnes résidant dans les Ehpad.
Ces chiffres annoncés par Jean-Christophe Combe ont pour objectif de mettre en avant un effort de la part du gouvernement à encadrer les nombreuses polémiques qui ont gravité autour des établissements Orpea après la parution du livre « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet.
Une annonce précipitée ?
C’est à la veille de la publication d’une version actualisée du livre de Victor Castanet que le ministre des solidarités a annoncé la mise en place de la plateforme visant à recueillir les signalements et les chiffres du plan de contrôle de ces Ehpad.
Dans cette version actualisée, le journaliste Victor Castanet décrit les coulisses de son enquête qui lui ont permis de révéler les maltraitances dont ont été victimes les résidents des Ehpad du groupe Orpea. Il explique notamment que Jean-Louis Barloo, alors ministre, se serait empressé de contacter Sophie Boissard, patronne du groupe Korian qui gère des Ehpad afin de lui conseiller de ne pas répondre aux questions du journaliste.
« Une partie de la Macronie voulait mettre ce sujet sous le tapis afin de préserver le président de la République en route pour un second mandat », affirme Victor Castanet.
Victor Castanet accuse également le gouvernement d’avoir étouffé ses révélations en bloquant la création d’une commission d’enquête. Mais il pointe encore une fois le groupe Orpea d’avoir missionné des sociétés d’intelligence économique d’obtenir des informations sur son enquête.
Enfin, il pointe les manquements du gouvernement, comme l’abandon de la loi « grand âge » qui devait être votée d’ici la fin 2019.