L’école polytechnique de Palaiseau, la plus prestigieuse de France et surnommée l’X, a rendu un rapport glaçant qui recense des violences sexuelles et sexistes, jusqu’aux viols.
Le rapport glaçant de l’école la plus prestigieuse de France
Entre le 19 janvier et le 6 février 2022, une enquête interne a été menée par l’école polytechnique, dont une des questions était la suivante : « Durant votre scolarité à l’École polytechnique, a-t-on essayé ou est-on parvenu à avoir un rapport sexuel avec vous contre votre gré ? ». 11 étudiants, 10 femmes et 1 homme, répondaient par l’affirmative.
Suite au scandale d’agressions et de viols à l’école CentraleSupélec, l’école polytechnique a en effet pris la décision de lancer une enquête pour savoir « ce qu’il en était à l’école polytechnique ».
Parmi les 2000 réponses au sondage, 23% des étudiantes répondent par l’affirmative à la question « durant votre scolarité, quelqu’un a-t-il, sans votre consentement, touché vos seins ou vos fesses, vous a coincé/coincée pour vous embrasser, s’est frotté ou collé contre vous« . C’est donc près d’une étudiante sur quatre interrogées qui affirme avoir été victime d’une agression sexuelle depuis le début de sa scolarité à l’X.
De plus, entre quarante et cinquante personnes sondées, majoritairement des femmes, affirment avoir vécu un acte sexuel alors que leur consentement n’était pas « plein et entier ».
L’enquête révèle aussi que trois jeunes femmes ont été droguées à leur insu lors d’une fête étudiante alcoolisée.
François Bouchet, directeur général, prend la parole
Les résultats de ce rapport ont fait réagir François Bouchet, le directeur général de l’École polytechnique. Il confie à France Info qu’il ne pensait pas avoir autant de cas, et qu’il a été très choqué des résultats. Il affirme d’ailleurs qu’un signalement a été fait auprès du procureur de la République de l’Essonne dès qu’il a été mis au courant des résultats de l’enquête.
« On se doutait qu’il y aurait des cas de violences sexistes et sexuelles qui remonteraient, de harcèlement, d’exhibitionnisme, de contacts non souhaités car on a aussi une cellule d’écoute qui avait été saisie de certains cas », rapporte-il.
La mise en place de mesures conservatoires et de sanctions disciplinaires
Le directeur général souligne que l’école polytechnique fait tout pour qu’il n’y ait plus jamais ce genre d’actes au sein leur école. Il certifie avec évidence que l’école souhaite des suites judiciaires, mais révèle qu’ils ne peuvent signaler que des cas anonymes. Il ajoute qu’il encourage les victimes et les témoins à déclarer « ce qu’elles ont vécu, ce qu’ils ont vu ».
L’établissement annonce également la mise en place de mesures conservatoires dès que possible ainsi que des sanctions disciplinaires lorsque cela est possible sans entraver l’action de la justice.