Tout au long de cette année 2022, des rumeurs racontaient que FIFA et EA Sports étaient en conflit autour de la licence de football.
Avant-propos : cet article faisant clairement le réquisitoire de l’entreprise Electronic Arts n’est pas une attaque personnelle à l’égard des jeux FIFA ou de l’entreprise Electronic Arts. Les seules personnes pointées du doigt sont les dirigeants de l’entreprise qui sont connus dans l’industrie du jeu vidéo pour être responsable de nombreuses polémiques que vous retrouvez sur la fiche Wikipédia ici, sans oublier que l’entreprise a été nommée la pire entreprise des États-Unis en 2012. Malgré des progrès et des jeux de qualités, rien n’a vraiment changé au fond. Enfin, sachez que l’article se base principalement sur des propos de l’exécutif d’Electronic Arts.
EA Sports Football Club a enfin été officialisé. Connue pour être l’une des licences les plus anciennes du jeu vidéo, FIFA ne sera plus dans l’écurie d’Electronic Arts après son épisode 2023. De son côté, la FIFA annonce qu’elle va développer son propre jeu FIFA afin de « proposer l’excellence ». Doté de 30 ans d’expérience, EA Sports est clairement expérimenté dans l’art de la création de simulation sportive, et malgré une dimension créative majoritairement basée sur le recyclage, le jeu reste dans les top ventes hebdomadaires très régulièrement tout au long des années, notamment en France, pays ou le football est très important.
La FIFA confirme qu’elle créera un rival de l’EA Sports FC et dit que ce sera « le seul vrai jeu authentique », jouant de ce fait la carte de la marque, là où Andrew Wilson, PDG d’Electronic Arts parlait de cette marque dont les coûts annuels pour l’utiliser du nom s’élevait à plus de 2 milliards d’euros chaque année. Deux questions se posent donc évidemment, qui développera FIFA 24 et surtout comment le jeu de football d’EA Sports va-t-il évoluer ?
Malgré la perte de la marque, les jeux d’EA ne changeront pas réellement, avec plus de 300 accords de licences et partenaires, les mêmes modes de jeux, expériences, les mêmes physiques et les mêmes bugs, sans oublier le légendaire SBMM (Skill Based Matchmaking) (aussi présent sur les jeux Call Of Duty) qui choisit indépendamment du talent si vous devez gagner ou perdre en multijoueur, nous parlons bien du même jeu selon les représentants d’EA. Nous vous mettons ci-dessous une vidéo vous expliquant ce qu’est le SBMM. Nous resterons ainsi sur une ligne classique qui ne sera influencée que par la concurrence et l’évolution du marché.
Un marché qui aujourd’hui repose principalement sur la rétention, l’art de maintenir les joueurs sur son jeu pour qu’ils soient beaucoup plus exposés à la dépense dans les microtransactions et diverses lootbox, arts dans lesquels Electronic Arts a toujours excellé, enchainant d’ailleurs les polémiques changeant à jamais l’industrie du jeu vidéo. Merci FIFA et merci Ultimate Team, qui incarnent d’ailleurs les deux plus grosses sources de revenus générés par l’éditeur américain, aussi, c’est clairement un gros pari, mais il est la bienvenue malgré la complexité des enjeux.
En effet, apparemment, la FIFA a toujours mis la pression d’un point de vue économique, mais surtout d’un point de vue créatif aux équipes d’EA Sports, d’abord en demandant dernièrement le double du coût de la licence pour « quatre lettres sur une boîte » dans un monde ou la majorité des joueurs ne voient plus la boîte. Pour ce qui est du côté créatif, il me parait évident que c’est le cas néanmoins, vérifions cela en analysant certaines citations d’Andrew Wilson, aussi tout ce qui va suivre au cours du paragraphe suivant vient de ce dernier. Quels sont les enjeux pour le jeu de Football d’EA Sports pour les années à venir ?
On parle donc de mettre FIFA (EA Sports) au goût du jour par rapport à l’industrie, pas en proposant le jeu en Free To Play comme il devrait l’être, chose qui aurait été fait possiblement, si eFootball c’était avéré être un jeu de simulation de football potable. Non, nous parlons d’améliorer la rétention au-delà de ce qui a déjà été fait, ce qui inclut par exemple l’ajout de certaines marques, ou de certains modes de jeux en lignes. Très ironique d’entendre Andrew Wilson parler d’innover dans la licence FIFA quand le cœur du jeu est le même depuis des années, sans réel ajout, sans réelle révolution, sauf du côté évidemment des microtransactions, lootbox et probablement NFT à l’avenir.
« Nos joueurs nous disent qu’ils veulent plus de marques culturelles et commerciales pertinentes, […] des marques comme Nike, mais comme la FIFA à un partenariat avec Adidas, nous ne sommes pas en mesure de le faire. […] Nos joueurs nous disent qu’ils souhaitent plus de modes de jeux différents au-delà du 11 Vs 11 et différents types de gameplay, je vous dirais que cela a été un combat pour que la FIFA reconnaisse les types de choses que nous voulons créer, car ils disent que notre licence ne couvre que certaines catégories. »
Enfin, Andrew Wilson termine en disant : « Nos joueurs souhaitent que nous nous développions plus largement dans un écosystème numérique, nos fans désirent que nous allions participer à cet espace, notre licence FIFA nous a empêché de faire beaucoup de chose et de nous diversifier dans les domaines que les joueurs veulent. »
Enfin, l’exécutif a affirmé que la licence FIFA empêchait également Electronic Arts d’être aussi flexible qu’ils le souhaiteraient en ajoutant de nouvelles fonctionnalités et contenus à la série. Dans cette longue citation, je vous propose simplement de remplacer le mot joueur par le mot investisseur pour avoir une vision plus honnête de l’industrie du jeu vidéo. Concrètement, selon Electronic Arts, le jeu FIFA n’évolue pas depuis des années à cause de la FIFA et pas à cause de ses développeurs, une question que je souhaite soulever est, pourquoi ne le signaler que maintenant ? EA Sports, prendraient-ils son audience pour un tas de pigeon ?
De son côté, la FIFA est actuellement en discussion avec les principaux éditeurs et investisseurs mondiaux concernant le développement du prochain épisode de FIFA qui se chargera de concurrencer EA Sports FC en 2023. Un peu trop confiant de lui, le président de la FIFA a d’ailleurs insisté sur le fait que seuls les jeux portants sa licence officielle serait crédible pour les fans de football. Les joueurs sont-ils plus intéressés par le football ou par tout ce qui entoure son économie ? C’est tout l’enjeu économique de ce rebranding.
Aussi, nous pouvons également vous parler de l’arrivée d’un nouvel acteur dans ce match : UFL qui sera un Free To Play. De même, il est fort probable que Konami commence enfin à prendre ses propres projets au sérieux pour rendre eFootball potable. Le fait que le FIFA d’EA Sports / le futur EA Sports FC devienne Free To Play sera donc une problématique future puisque personne ne se plaint encore d’acheter le même jeu à 70 € chaque année avec une réinitialisation de la progression et trop peu de nouveautés, une honte aux yeux de l’industrie.
En attendant, je vous donne rendez-vous en 2023 pour le match entre FIFA 24 et EA Sports Football, aussi bien pour voir si EA Sports FC bénéficiera de plus d’une révolution (en-dehors de l’intégration d’un nouveau système de monétisation de contenus) et évidemment si FIFA 24 sera à la hauteur…