Le Alheda’a, une expression composée de chants et de gestes, utilisée par les éleveurs de dromadaires, inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco en février 2022, met en lumière la communication originale des dromadaires et de leurs éleveurs.
C’est une nouvelle insolite qui donne le sourire. En février 2022, un langage qui permet aux éleveurs saoudiens de communiquer avec leurs troupeaux de dromadaires à l’aide de chants et de gestes, s’est inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Le Alheda’a, qu’est-ce que c’est ? C’est une forme d’expression polyphonique orale, cette dernière s’accompagne de gestes et de mélodies jouées avec des instruments par les éleveurs saoudiens. Elle peut s’apparenter à une poésie propre à chaque éleveur, leur permettant de guider leurs troupeaux dans le désert jusqu’aux différents points d’eau. Le langage est aussi utilisé en cas d’extrême urgence pour rassembler les bêtes en cas de tempête imminente.
C’est une pratique qui créer un lien fort entre l’animal et l’éleveur, l’expression est d’ailleurs transmise de génération en génération. L’Unesco explique également que les éleveurs, grâce à ce langage, apprennent aux camélidés à différencier la droite et la gauche ou encore à s’agenouiller.
Les concours de beauté
Chaque année s’organise l’un des événements les plus attendus de la région, le festival du dromadaire du Roi Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud. Un concours de beauté qui célèbre les plus beaux dromadaires avec à la clé jusqu’à 350 millions de riyals pour l’éleveur gagnant, ce qui représente environ 86 millions d’euros. Les bêtes sont jugées sur leur beauté, leur couleur ou encore leur bosse, mais l’importante somme d’argent offerte au gagnant, pousse certains éleveurs à des pratiques intolérables comme l’injection de botox dans les lèvres de l’animal. Une pratique sanctionnée par le festival.
Les cliniques de clonage
Dans les pays du Golfe, chaque État organise son propre concours. Des événements qui réunissent chaque année des centaines de milliers de personnes et des centaines d’éleveurs de dromadaires souhaitant remporter le prix. Un événement tellement important que des cliniques se sont spécialisées dans le clonage de dromadaire aux Émirats. L’objectif ? Créer des dromadaires aux caractéristiques esthétiques parfaites afin de remporter les célèbres concours.
Pour obtenir un chamelon parfait, il faut compter entre 45 000 et 95 000 euros, une somme considérable mais acceptée par les éleveurs qui ont recours à cette pratique pour leurs chameaux et dromadaires. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour encadrer la pratique du clonage. Les organisateurs des concours quant à eux, sont perplexes car ils ont peur que ce clonage ne permette plus de différencier les animaux. Une inquiétude que les cliniques contestent.