Le 20 janvier, le footballeur brésilien Dani Alves a été placé en détention provisoire dans une prison de Barcelone. L’homme est accusé de viol sur une jeune femme de 23 ans dans les toilettes d’une boîte de nuit. L’interpellation a été possible grâce au dispositif « No Callem ».
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 30 au 31 décembre. Le milieu de terrain brésilien Dani Alves a été placé le 20 janvier en garde à vue, trois semaines après l’agression. Il est actuellement en détention provisoire suite à l’ouverture d’une enquête par le tribunal de Barcelone pour « un délit présumé d’agression sexuelle à la suite de la plainte présentée par une femme contre un jour de football ».
La victime de 23 ans a porté plainte le 2 janvier suite à l’agression qu’elle a subi dans la discothèque Sutton.
Lors de son arrestation, Dani Alves avait déclaré ne pas connaître la victime. Mais grâce aux caméras de surveillance qui ont enregistré des vidéos où il est vu accompagné de la jeune femme, Dani Alves a changé sa version et a reconnu avoir eu un rapport sexuel consenti avec la jeune femme.
De son côté, la plaignante a déclaré avoir été giflée et jetée au sol. Elle aurait été forcée à lui faire une fellation et être pénétrée jusqu’à éjaculation. Des accusations qui ont notamment été prouvées suite aux prélèvements du légiste à l’hôpital Clínic.
Une plainte déposée par la jeune fille, dont l’accusation est renforcée par le dispositif « No Callem ». Mis en place en 2018 par la maire de Barcelone Ada Colau, ce dispositif anti-agression « Nous ne nous taisons pas » est présent dans 39 lieux de la métropole, dont 25 discothèques, et des lieux touristiques et sportifs comme le stade Olympique. L’objectif de ce dispositif ? Lutter contre le harcèlement et les violences sexuelles et sexistes dans les lieux publics comme les boîtes de nuit ou les festivals. Des actions de prévention sont alors organisées, les responsables du lieu prennent en charge la victime, contactent les secours et les autorités et peuvent, s’ils ont l’opportunité, arrêter l’agresseur.
Dans ce cas, Dani Alves avait déjà quitté les lieux, mais les caméras de surveillance, plus qu’utiles au vu de l’événement, ont été bénéfiques pour appuyer les propos de la victime. Le footballeur encourt jusqu’à 12 ans de prison.
« Seul un oui est un oui »
Le 25 août 2022, l’Espagne vote pour la première fois une loi « Seul un oui est un oui » sur le consentement. Cette dernière réunit 205 voix contre 141. Jusqu’alors, le viol n’était reconnu qu’avec la présence de violence ou intimidation, sinon le crime était considéré seulement comme abus sexuel. « Le consentement n’est donné que par un oui : pas par une hésitation, pas par un silence », a déclaré la journaliste Isabel Valdés dans un article d’El País.
« Enfin, notre pays reconnaît dans la loi que le consentement est ce qui doit être au cœur de toutes nos relations sexuelles. Aucune femme ne devra avoir à prouver qu’il y a eu violence ou intimidation dans une agression pour que celle-ci soit considérée comme une agression sexuelle » confessait la ministre de l’Égalité, Irene Montero.
Et en France ?
L’hexagone a encore du chemin à faire en ce qui concerne les lois d’agressions sexuelles et est bien loin du « No Callem ». En France, le viol est défini légalement comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise ».
Les viols sont malheureusement rarement condamnés sur le territoire français. En 2020, seulement 0,6 % des viols déclarés par des majeurs ont fait l’objet d’une condamnation alors que 112 000 personnes ont déclaré avoir subi un viol ou une tentative de viol.