Damien Abad, élu Ministre des Solidarités dans le gouvernement Borne ce vendredi, a été accusé de violences sexuelles, selon des révélations de Médiapart.
Selon Médiapart, deux femmes auraient témoigné contre Damien Abad. La première est une femme de 41 ans affirmant que le ministre l’aurait drogué lors d’une soirée en 2010. Elle explique qu’après une coupe de champagne proposée par Damien Abad « Black-out total jusqu’au lendemain matin » ce qui ne lui était jamais arrivé. En se réveillant, elle était en « état de choc et de dégoût profond », c’est à ce moment-là qu’elle confie penser avoir été droguée.
Damien Abad, a été nommé ministre des solidarités en dépit d'un signalement pour des faits présumés de viols adressé à LREM et LR. Deux femmes, dont Mediapart a recueilli les témoignages, l’accusent de viols, en 2010 et 2011. Il conteste les faits. https://t.co/zLg9fxdRis
— Mediapart (@Mediapart) May 21, 2022
La deuxième femme est âgée de 35 ans. Ancienne militante centriste, elle fait connaissance du ministre lors d’une réunion politique en 2009 lorsqu’elle avait 22 ans. Suite à cette rencontre, Damien Abad se serait alors montré très insistant par SMS, allant jusqu’à lui demander des photos d’elle dénudée.
Il lui propose de la voir un soir, en 2011. Et ce fût « le soir du drame' », selon l’ancienne militante. Elle affirme avoir été consentante au début de l’acte, puis tout a dérapé laissant place à un acte rempli « d’irrespect, d’injonction et d’insistance ». Damien Abad aurait forcé la jeune femme à avoir un rapport anal et aurait réclamé une fellation. Cette dernière a témoigné dans un commissariat en 2012, puis a porté plainte pour viol en 2017. L’affaire a été classée sans suite, « faute d’infraction suffisamment caractérisée » selon le Parquet de Paris.
Le gouvernement n’était pas au courant de ces actes
La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, affirme que personne n’était au courant au sein du gouvernement. Cependant, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles a envoyé un courrier le 16 mai 2022 aux responsables des partis politiques LR et LREM à la demande de la femme accusant Damien Abad de l’avoir droguée afin de signaler ce comportement. Le président LREM, Christophe Castaner, exprime n’avoir rien reçu, tandis que le délégué général, Stanislas Guérini affirme l’avoir lu, mais le jour même des accusations.
Du côté des Républicains, Aurélien Pradié assure ne pas l’avoir lu non plus, cependant, il notifie le fait qu’il ait déjà dû faire affaire à Damien Abad suite à plusieurs rumeurs à propos de comportements inappropriés envers certaines femmes avec qui il a déjà collaboré.
Mauvais démarrage pour la nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne. Elle affirme ne pas être au courant de ces accusations, et estime qu’« il ne peut y avoir aucune impunité » sur ce sujet qu’elle défend et soutient, si du nouveau est à paraître concernant cette affaire, les mesure nécessaires seront prises. Cependant, en attendant l’avis de la justice, la présomption d’innocence et le bénéfice du doute restent d’actualité.
L’handicap en guise de défense
Du son côté, l’accusé « conteste les faits avec la plus grande force » dans un communiqué paru le dimanche 22 mai. L’ex-président des députés LR étant atteint d’arthrogrypose, une maladie bloquant ses articulations et réduisant alors sa mobilité, prend son handicap comme argument de défense face à ces accusations. Pour lui, ces actes sont « impossibles » en raison de son état de santé. Il affirme n’avoir eu que des rapports sexuels consentis tout au long de sa vie, il a certes parfois fait part de ses envies sous forme de demande mais, selon lui, jamais il n’aurait forcé moralement ou physiquement une femme à exécuter ces envies, ces propos sont « inconcevables et abjects » à ses yeux.
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