Suite aux propos tenus par Cyril Hanouna sur le plateau de Touche Pas à Mon Poste à propos du meurtre de la petite Lola, la chaîne de télévision C8, du groupe Canal +, a été mise en demeure par l’Arcom.
Des paroles dures
L’Arcom, régulateur des médias, déclare avoir été « saisie à de nombreuses reprises à la suite de plusieurs séquences de l’émission « Touche Pas à Mon Poste » », et que ces paroles, de par « leur caractère répétitif, traduisent un manquement de l’éditeur à l’obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours ». C’est la deuxième fois cette semaine que l’Arcom prend une décision concernant C8, après la vive altercation entre Cyril Hanouna et Louis Boyard.
Le présentateur Cyril Hanouna a choqué les spectateurs, notamment le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. Ce dernier déclare sur le plateau de « C à vous », sur France 5, que c’est une « négation de l’État de droit » et un retour au « Moyen-Âge ».
En effet, le corps de Lola, âgée de seulement 12 ans, fut découvert le 14 octobre dernier. Le corps était dans une malle située à quelques mètres d’un immeuble dans le 19e arrondissement de la capitale. La principale suspecte est une femme algérienne nommée Dahbia, âgée de 24 ans, qui était dans l’obligation de quitter le territoire français. La jeune femme déclarait avoir bu le sang de l’enfant, ainsi que de l’avoir obligée à lui faire un acte buccal. Le corps de la fillette était découpé dans la malle et était gravé de 1 et de 0.
Les paroles de Cyril Hanouna ont suscité la polémique. «Si on a toutes les preuves, c’est perpétuité direct. Je suis désolé. Il n’y a pas d’altération ni de non discernement», déclare t-il sur le plateau. Il poursuit avec : « C’est le genre de cas où, fou ou pas fou, elle doit être en prison. Elle ne doit pas être soignée ». Hanouna s’en prendra même à loi française en disant qu’il faut la changer.
« Pas consciente de ses actes? C’est une loi qui doit être révisée aussi ». Ces mots ne sont pas passés inaperçus et ont entraîné la poursuite de C8 par l’Arcom.
L’autorité juge que Cyril Hanouna, « alors que l’instruction judiciaire relative à cette affaire était ouverte, a tenu de façon répétée des propos relatifs tant aux conditions dans lesquelles le procès de la personne mise en examen devait se tenir et à son issue ».
L’Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle et numérique estime que Cyril Hanouna « a pu longuement exprimer son opinion sans qu’une contradiction rapide et efficace ne lui soit opposée ». Ce qui est contraire à « l’obligation de respecter l’expression des différents points de vue à l’antenne sur un sujet prêtant à controverse ».