Il a officiellement été annoncé ce jeudi 12 janvier que Sultan Ahmed Al Jaber, PDG d’une compagnie pétrolière, présiderait la COP28 qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.
Ce sera la première fois que le président d’une compagnie pétrolière sera chargé de présider une COP, évênement très attendu dont l’objectif est de rassembler les Etats et de trouver des solutions face au réchauffement climatique.
PDG de la compagnie Abu Dhabi National Oil Company, mais également ministre de l’Industrie des Émirats Arabes Unis, Sultan Ahmed Al Jaber sera chargé de mener à bien les négociations et notamment de faire progresser le volet concernant la réduction de gaz à effet de serre.
Les militants inquiets
Cette attribution du rôle de président de la COP28 à un patron d’une compagnie pétrolière soulève des questions auprès des militants pour le climat. Ses activités pétrolières et le rôle que doit occuper un président de la COP semblent incompatibles pour plus d’un.
« La nomination de Sultan Ahmed Al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu’il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi constitue un conflit d’intérêts scandaleux », affirme Harjeet Singh de l’organisation Climate Action Network International.
Sultan Al Jaber, élu « champion de la terre »
Sultan Ahmed Al Jaber s’est fait connaître avec le projet « Masdar City » en 2006, une éco-cité aux énergies renouvelables et technologies propres qui devrait accueillir 50 000 habitants et jusque 1 500 entreprises. Cette ville écologique devrait prendre place dans le désert, à 30 kilomètres à l’est d’Abou Dhabi. Un projet qui lui a permis d’être élu « champion de la terre » par l’ONU dans la catégorie vision entrepreneuriale, en 2012.
Il est ferme concernant son rôle en tant que président de la 28 ème édition de la COP. « Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions qui permet de réaliser des progrès transformateurs pour le climat et une croissance économique à faible émission de carbone », déclare-t-il dans un communiqué.
Les Émirats Arabes Unis sont les principaux exportateurs de pétrole au monde et le sixième pays émetteur de co2 avec 22 tonnes par habitant. Mais le pays s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est à dire une stabilité entre les émissions de carbone et l’absorbtion du carbone dans l’atmosphère. Un défi que le ministre de l’Industrie, Sultan Ahmed Al Jaber semble prêt à relever, « L’action climatique est une immense opportunité économique d’investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé », affirme-t-il.