Ce mardi 1er mars 2022, un pôle judiciaire national dédié aux Cold Cases a fait son arrivée au tribunal judiciaire de Nanterre. L’occasion de replonger dans les affaires nationales non élucidées et classées sans suite.
La création de ce pôle naît dans le cadre de la loi pour la confiance judiciaire adoptée le 18 novembre 2021 par le Sénat. La loi, portée par le ministre de la Justice, a pour objectif selon le gouvernement, de « renforcer la confiance des justiciables en améliorant le déroulement des procédures pénales », en consolidant « les garanties judiciaires au cours de l’enquête et de l’instruction. »
Les « Cold Cases » (traduit de l’anglais par affaires froides) désignent les affaires non élucidées après un temps, et qui sont susceptibles d’être réouvertes si un nouvel indice apparaît. La création de ce pôle dédié a pour but de permettre aux dossiers classés sans suite « de rester vivants judiciairement et d’offrir une réponse aux victimes », avait expliqué le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti.
Le pôle traitera des affaires parmi les plus complexes et mystérieuses
L’arrivée du pôle au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) est un véritable soulagement pour les familles des victimes, qui réclamaient depuis des années sa création. Le père d’Estelle Mouzin avait d’ailleurs adressé une lettre au ministre de la justice, dans laquelle il évoquait son attente face à la création d’un pôle « cold case ».
Ce nouveau bureau national pourrait prendre en charge l’équivalent de 241 dossiers, dont 173 affaires non élucidées, et 68 procédures de crimes en série, selon le garde des sceaux Éric Dupond-Morreti.
Parmi les dossiers du pôle, on y retrouve les affaires les plus mystérieuses et compliquées comme la célèbre affaire Grégory Villemin, disparu en 1984. Également, la « Tuerie de Chevaline », qui avait causée un quadruple meurtre en 2012, ou enfin l’affaire Dupont-de-Ligonnes, disparu et soupçonné d’un quintuple meurtre en 2011.
Sabine Khéris nommée vice-présidente du pôle de Nanterre
La juge d’instruction Sabine Khéris, qui était parvenue à relancer l’affaire Fourniret en obtenant les aveux de Michel Fourniret et Monique Olivier, est la première vice-présidente de ce pôle inédit en France. Surnommée « Madame Cold Cases » et reconnue pour son talent dans les affaires complexes, telles que l’affaire Karachi ou encore l’affaire Fourniret, elle a été élue à la tête du pôle par le Conseil Supérieure de la Magistrature (CSM). Elle sera accompagnée, pour l’instant, de deux autres juges d’instruction, d’un procureur adjoint, de trois greffiers et de deux juristes assistants.