Ce 10 janvier, les autorités belges ont annoncé avoir saisi 110 tonnes de cocaïne sur l’année 2022, contre 89,5 en 2021.
Situé sur l’estuaire de l’Escaut en Belgique, le port d’Anvers connait une hausse des saisies de cocaïne. Les douanes belges ont ainsi saisi près de 110 tonnes de cocaïne en 2022, un nouveau record qui souligne que ce port maritime est très prisé des narcotrafiquants, au même titre que le port de Rotterdam qui a enregistré 52,5 tonnes de cocaïne pour la même période.
Les autorités néerlandaises et belges travaillent ensemble afin de lutter contre ce trafic grandissant, les plongeurs néerlandais inspectent par exemple la coque des bateaux qui pourrait contenir de la drogue. Dans le but de renforcer les contrôles, 70 millions d’euros seront investis coté belge afin d’acheter du matériel et le recrutement d’une centaine de douaniers est également prévu.
« Pour les Pays-Bas, les investissements des prochaines années porteront notamment sur l’intelligence artificielle, la détection chimique, le traçage des conteneurs », a affirmé le gouvernement dans un communiqué.
Les cargaisons de fruits, utilisées pour l’acheminement de la cocaïne
La drogue est cachée dans des cargaisons de fruits et les trafiquants font parfois preuve d’une grande habileté afin de cacher les substances qu’ils souhaitent acheminer vers l’Europe. « On a ainsi vu les trafiquants utiliser par exemple de la cocaïne liquéfiée, ou des troncs creusés, dans lesquels on a retrouvé de la cocaïne », a indiqué Florence Angelici à Franceinfo.
Par ailleurs, conformément aux dispositions européennes, seulement 1,5 à 2% des conteneurs peuvent être inspectés et en raison de la péremption assez rapide des fruits, les douaniers ne peuvent inspecter toutes les cargaisons.
Le trafic de drogue en Belgique n’est certes pas un fait nouveau, mais est de plus en plus conséquent. En septembre dernier, un projet d’enlèvement contre le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne qui combat le banditisme, avait été déjoué. Les quatre suspects avait alors été arrêtés, mais d’autres menaces avaient émergées. Il a alors dû quitter son domicile pour être placé dans une résidence surveillée, dans laquelle il se trouve toujours et dont l’adresse est tenue secrète.
« Nous traquons la mafia de la drogue. Pas étonnant qu’ils agissent de la sorte », expliquait le ministre à VTM Nieuws.
Néanmoins, Letizia Paoli précise à FranceInfo qu’il n’est pas judicieux de parler de « narco-Etat » concernant la Belgique, puisque « dans un narco-Etat, l’administration publique est ébranlée par les trafiquants et la corruption est élevée. Ce n’est pas le cas en Belgique : jusqu’ici, les fonctionnaires arrêtés ou suspectés n’étaient pas haut-placés ». Il restera à déterminer si le budget de 400 millions d’euros annoncé par le gouvernement afin de lutter contre le trafic de drogue sera efficace.