Ce lundi, Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a présenté un plan pour la sécurité de la chasse. Plusieurs mesures ont été annoncées afin d’encadrer la pratique et de calmer les tensions entre chasseurs et riverains.
L’année 2022 a été marquée par une légère hausse des accidents comparée à 2021, avec 90 accidents au total, dont 8 mortels. Le plan du gouvernement était alors très attendu par les associations qui demandaient notamment la mise en place d’un jour sans chasse le dimanche.
C’est à Dry, dans le Loiret, que le plan a été dévoilé. Le gouvernement a alors prononcé plusieurs mesures afin de limiter les accidents et de calmer les tensions existantes.
Le dimanche écarté du plan
Si le gouvernement avait affirmé qu’il n’était pas entièrement fermé à la mise en place d’une demi-journée ou d’un dimanche sans chasse, Bérangère Couillard a annoncé que cette option ne serait pas retenue, en affirmant que les accidents ne se produisent pas tant le week-end.
« Nous avons décidé de ne pas retenir cette option d’une journée sans chasse. Elle ne répondrait pas à l’objectif de sécurité qui doit se décliner tous les jours. Et les statistiques de l’OFB ne montrent pas que le dimanche soit plus accidentogène. »
Un argument que Mila Sanchez, co-fondatrice de l’association un jour, un chasseur, conteste fortement. L’association a rappelé via son compte Twitter que 39 accidents sont survenus des dimanches lors de la saison 2022-2023.
Pour résumer : sur les 83 accidents et incidents de chasse relayés par la presse depuis le début de la saison 2022-2023, 57 ont eu lieu le week-end, dont 39 le dimanche.
Au cas où c'est toujours pas clair : près de la moitié des accidents ont eu lieu le dimanche.@BCouillard33
— Un jour un chasseur (@unjour1chasseur) January 6, 2023
Des citoyens mieux informés
Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures dans l’optique de tenir mieux informer les Français des zones et horaires de pratique des chasseurs, et de limiter les risques d’accidents.
Une application devrait donc être créée cette année. Elle permettrait à chaque Français « d’identifier les zones et horaires non chassés à proximité de chez lui », selon la secrétaire d’Etat chargée de l’écologie. Les organisateurs de battues collectives devront obligatoirement s’enregistrer sur la plateforme.
Par ailleurs, des plans devront être communiqués dès l’ouverture de la saison afin que les jours de pratique soient affichés dans les mairies et que les citoyens aient un meilleur accès à ces informations.
La mise en place d’une meilleure formation
Le gouvernement désire mettre l’accent sur une meilleure formation et sensibilisation des chasseurs. Dans un communiqué, le Ministère de la transition écologique affirme que « d’ici fin 2025, tous les organisateurs de battues auront bénéficié d’une formation par les fédérations, élaborée avec l’Office français de la biodiversité rappelant, notamment, les règles de sécurité et les enjeux de communication avec les riverains ».
Des sanctions renforcées
Les chasseurs se verront appliquer une contravention si ceux-ci pratiquent alors qu’ils sont sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiant. Cette contravention que le gouvernement assure crée en 2023, devraient ensuite être remplacée par un délit. Le gouvernement prévoit également des sanctions plus contraignantes en cas d’accident, notamment le retrait du permis de chasse.