Une balle de calibre 12 d’un fusil de chasse a atterri dimanche dans l’arrière-cuisine d’une famille de la campagne de Divatte-sur-Loire, selon Ouest-France. Elle est passée à environ 30 centimètres des têtes d’un père et de son fils de 11 mois.
Au petit déjeuner, Paul est assis en train de boire du café dans la cuisine, avec son fils de 11 mois en face de lui dans une chaise haute. Soudain, il entend un bruit de verre brisé.
« J’ai entendu le bruit de la vitre éclater et j’ai reçu des éclats dans le dos », explique-t-il à RTL, confirmant une information de Ouest-France.
Une balle de calibre 12 a traversé la fenêtre, puis la pièce et a atterri dans le garde-manger. Elle est passée à une trentaine de centimètres au-dessus de sa tête et de celle de son fils.
Enquête en cours
À l’extérieur, Paul et sa femme Mégane voient des chasseurs. La mère décide d’aller les voir et ils lui répondent : « Ce n’est pas possible, ce n’est pas nous ».
« Ils auraient pu tuer quelqu’un, c’est très grave », lance Mégane.
Ces derniers étaient à environ 300 mètres du domicile du couple. « Il y a un problème de fond dans la réglementation. Mon fils se serait pris une balle devant nous, je n’aurais pas pu le protéger », dit la mère du petit. Une plainte a été déposée et une enquête de la gendarmerie est en cours.
Les mesures du gouvernement
Face aux multiples accidents qui se sont produits ces dernières semaines, la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, annonçait déjà il y a 3 semaines que des mesures pour mieux sécuriser la pratique allaient être mises en place. Le taux d’alcool fait partie de ces mesures. Un quota autour de 0,5g dans le sang devrait être instauré. Il serait le même que pour les automobilistes (hors probatoires). Des contrôles seraient effectués par des agents de l’office national de la chasse et de la faune sauvage ainsi que des policiers.
Plusieurs choses vont encore être négociées jusqu’aux vacances de Noël et des mesures seront prises en fin d’année 2022, début d’année 2023.
La contestation des chasseurs
« Ils ont autorité sur l’usage de la nature et ce n’est pas normal. C’est à eux de faire en sorte que leur activité de loisir ne soit pas pénalisante pour les autres usagers de la nature », s’exclame Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux. « Il faut imposer un jour de non-chasse en France, de préférence le dimanche ». La mission du Sénat sur la sécurité à la chasse, créée après le succès d’une pétition à la suite d’un accident mortel, s’était prononcé mi-septembre contre l’instauration nationale de jours sans chasse, valorisant plutôt des mesures pour favoriser l’entente chasseurs/non-chasseurs.
En France, on comptabilise 428 morts depuis vingt ans à cause d’un accident de chasse, selon l’office français de la biodiversité. « C’est beaucoup trop », souligne le sénateur François-Noël Buffet qui a participé au rapport. En cause, une mauvaise manipulation des armes, le non-respect des normes de sécurité et parfois un incident malencontreux.