Hier, lundi 6 février, s’abattait un séisme dévastateur à la frontière avec la Syrie. En conséquence, les autorités sportives ont acté la suspension des championnats.
Les tremblements de terre ayant secoué les régions autour de Gaziantep (épicentre du séisme au sud-est de la Turquie) ont bouleversé l’agenda turc et syrien. Plus de vingt-quatre heures après, le bilan – provisoire – de 5000 morts et de dizaines de milliers de blessés ne pouvait permettre la tenue des activités ordinaires. Tandis que le président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan décrétait une semaine de deuil national, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mehmet Muharrem Kasapoglu, annonçait la suspension sine die de tous les championnats sportifs nationaux.
La TFF a ainsi repris le communiqué (par le truchement de son président Mehmet Büyükekşi) pour informer de la mise en pause des championnats de football ; coup d’arrêt logique pour le ballon rond, sport le plus populaire du pays. Elle a aussi fait part de la mort de Taner Kahriman, joueur de Kahramanmaraş İstiklalspor (ligue amateur régionale), qui servait auparavant dans l’équipe nationale U15.
Daha önce U15 Millî Takımımız’da da görev yapan Bölgesel Amatör Lig kulüplerinden Kahramanmaraş İstiklal Spor’un futbolcusu Taner Kahriman’ın ülkemizi yasa boğan deprem felaketinde vefat ettiğini derin bir üzüntüyle öğrenmiş bulunuyoruz. pic.twitter.com/DiI985KVo1
— TFF (@TFF_Org) February 7, 2023
Un calendrier et des clubs chamboulés …
Trois matchs du championnat de Süper Lig censés se dérouler hier soir, deux à Istanbul et un à l’est du pays (hors de la zone critique), ont été reportés. Originaire de la région où se trouve le district de Pazarcik, lieu de la rupture, M. Büyükekşi s‘est exprimé sur la nécessité d’union sacrée dans cette situation alarmante.
« En tant que président de la Fédération turque de football, nous sommes au côté de notre État et de notre nation. Aujourd’hui il faut agir plus que jamais dans l’unité pour panser nos plaies ensemble ».
Les rencontres de la semaine, comptant des clubs touchés par la catastrophe, ont donc aussi été remises à plus tard. À quelques kilomètre au nord de Gaziantep, le Yeni Malatyaspor, en deuxième division, déplore la perte de son gardien Ahmet Eyüp Türkaslann décédé dans l’effondrement de son immeuble. En plus de la province de Malatya, celle d’Adana, où évolue un autre club du championnat de D2 (Adanaspor), a aussi été affectée.
… et de minces consolations
Christian Atsu, nom familier des amateurs du football anglais ou turc, est toujours recherché depuis le tremblement de terre. L’ancien pensionnaire de la Premier League britannique (Chelsea, Newcastle) et international ghanéen évoluant désormais à Hatayspor, non-loin de la frontière syrienne et du bassin méditerranéen est toujours porté disparu. Son directeur sportif, Taner Savut, est lui aussi toujours recherché.
Les dernières nouvelles rapportées peuvent cependant inciter à l’optimisme, puisque d’autres membres du club d’Antakya (Antioche en français) ont été déclarés sains et saufs. Les équipes de secours, épaulées par l’arrivée de nouveaux contingents étrangers, s’activent pour trouver le maximum de personnes en vie et renseigner sur l’état de santé des acteurs de la sphère sportive.
En outre, quelques institutions sportives sont mobilisées pour apporter leur soutien. Les clubs de foot d’Istanbul ont en effet proposé de faire des dons : denrées alimentaires, vêtements, kits médicaux etc. La plus grande ville turque compte d’ailleurs dans ses rangs le Fenerbahçe et l’Istanbul Basakshehir, chacun en lice pour la coupe d’Europe. Ajouté aux clubs de Trabzonspor et Sivasspor, leur disponibilité pour les prochaine échéances sera probablement compromise.
Même constat en Syrie
Le championnat syrien de football et autres compétitions sportives du pays ont également été suspendues au vu des circonstances. Peu d’informations sont parues sur ces championnats peu médiatisés qui, pour le football par exemple, ne font partie de la confédération européenne (UEFA). Dans la ville de Jableh proche de la frontière avec la Turquie, l’ex-international syrien et entraîneur Nader Joukhadar figure lui aussi parmi les victimes du séisme. Ses deux fils n’ont pas survécu non plus à la catastrophe.