L’Académie des Césars a publié, ce lundi, un communiqué indiquant que serait mis en retrait de la prochaine cérémonie toute personne accusée de faits de violence.
Que le nommé ait été mis en examen ou reconnu coupable de faits de violences, il ne sera pas convié à la cérémonie qui se déroulera le 25 février prochain, ni aux événements associés aux Césars. C’est ce qu’affirme l’Académie dans son communiqué, en ajoutant qu’il ne sera permis aucune prise de parole au nom du nommé lors de la cérémonie, par respect pour les victimes et présumées victimes.
« Il a été décidé de ne pas mettre en lumière des personnes qui seraient mises en cause par la justice pour des faits de violence. »
Si le nommé ne pourra assister à la cérémonie, une récompense pourra néanmoins lui être attribuée lors de celle-ci.
L’affaire Sofiane Bennacer, à l’origine de la décision de mise en retrait
Des mesures avaient déjà été prises par l’Académie en novembre dernier, après la mise en examen de Sofiane Bennacer. Accusé par deux anciennes conjointes de relations sexuelles non consenties et par une troisième de violences, l’acteur qui conteste les accusations a rapidement été retiré de la liste des 32 révélations pour les Césars 2023.
L’affaire avait embrasé le cinéma français, non seulement par les accusations à l’encontre de l’acteur principal du film Les Amandiers, mais également par une mise en place de la loi du silence sur le tournage, dénoncée par les techniciens et alternants. Une omerta que les producteurs nient. Avec cette politique de retrait des nommés accusés de faits de violences, l’Académie tient à redorer son image au vu des précédentes cérémonies.
Une politique en réponse au scandale des Césars 2020
Par cette prise de position, l’Académie des Césars semble vouloir éviter de nouveaux scandales, après les manifestations et les contestations que la cérémonie a connue en 2020, durant laquelle Roman Polanski avait reçu la récompense de la meilleure réalisation. Pourtant toujours considéré comme fugitif par interpole et accusé de plusieurs viols, la nomination et la consécration du réalisateur avaient alors fait débat.
Le soir des Césars 2020, à l’extérieur de la salle Pleyel où se tenait la cérémonie, les manifestants en colère criaient leur dégoût face à la consécration du réalisateur. Mais l’indignation des professionnels du cinéma s’est également fait remarquer, avec le départ de plusieurs actrices, dont Adèle Haenel en pleine cérémonie et le post de Florence Foresti, maîtresse de cérémonie, qui s’est dite “écœurée” de la situation.
Cette année, l’Académie entend bien faire les choses différemment. Afin d’éviter un quelconque scandale, tant dans les rues qu’au sein de la cérémonie, elle admet réfléchir à modifier son règlement pour que les personnes accusées de violences ne soient plus invitées lors des prochaines éditions.