Un nouveau virus nommé Langya-Henipavirus a été détecté chez 35 patients depuis 2018, en Chine, dans les provinces de Shangdong et de Henan. Pour le moment, aucun patient n’est décédé suite à sa contamination. Transmission, symptômes, vaccin, voici ce que l’on sait de ce virus.
Faut-il craindre le retour d’une épidémie après l’apparition du Langya-Henipavirus ? La réponse semble, pour le moment, être négative. Pourtant des scientifiques de Singapour et de Hong-Kong ont tiré la sonnette d’alarme après la découverte du virus, aussi nommé LayV, dans deux provinces de l’est de la Chine. Entre 2018 et 2021, 35 patients ont été infectés par ce virus, mais aucun d’entre eux n’est décédé. Cependant, les scientifiques à l’origine de cette découverte expliquent que cette dernière “justifie une enquête plus approfondie pour mieux comprendre la maladie humaine associée”.
👉A ce jour, 35 personnes seraient contaminées dans le Shangdong et le Henan, deux provinces situées dans l’est du pays.
— Cerfia (@CerfiaFR) August 10, 2022
Si ce virus inquiète, c’est parce que les virus qui font partie de la famille des hénipavirus, comme c’est le cas pour le Langya-Henipavirus, ont un taux de mortalité qui se situerait entre 40 et 75%, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Des symptômes proches de ceux du Coronavirus
Sur les 35 personnes contaminées depuis 2018, 9 d’entre elles étaient porteuses d’autres maladies infectieuses. Parmi les 26 contaminés restant, ils possédaient tous des symptômes proches de ceux qu’ont les personnes contaminées par le Coronavirus.
En effet, la totalité de ces personnes contaminées par le Langya-Henipavirus ont eu de la fièvre alors que la moitié d’entre elles ont eu une perte d’appétit ainsi que de la toux. 54% des contaminés étaient aussi dans un état de forte fatigue quand moins de la moitié des 26 personnes avaient des douleurs musculaires (46%), de la nausée (38%) ou des problèmes de foie (35%). Seulement 8% des cas ont vu leur fonction rénale baisser et aucun des 35 contaminés n’est décédé des suites de sa contamination au Langya-Henipavirus. Aucun cas grave de la maladie n’a, non plus, été détecté depuis 2018.
Un virus qui se transmet à l’homme par les animaux
Selon les chercheurs, il y a de fortes chances que la transmission du Langya-Henipavirus soit d’origine animale et que la maladie soit en réalité, une maladie zoonotique passant de l’animal à l’homme. En effet, les 35 personnes contaminées n’ont eu aucune interaction entre elles, au moment de leur contamination, et les chercheurs ont précisé que “la recherche des contacts de 9 patients avec 15 membres de leur famille en contact étroit n’a révélé aucune transmission du virus LayV”. Les chercheurs restent, cependant, prudents et disent que « la taille de [l’]échantillon était trop petite pour déterminer l’état de la transmission interhumaine de LayV.”
Des recherches ont montré que les musaraignes, qui sont des mammifères ressemblant à des taupes, sont les animaux qui sont les plus porteurs du Langya-Henipavirus. En effet, le virus a été trouvé chez 71 des 262 musaraignes testées dans les deux provinces chinoises où s’est propagé le virus. De plus, sur une centaine d’animaux testés, quatre chiens et trois chèvres ont présenté des anticorps contre le virus LayV.
Le professeur François Balloux a déclaré avoir du mal « à imaginer une véritable épidémie, car tout le monde n’est pas exposé à des musaraignes. »
Pour le moment, il n’existe aucun vaccin capable de venir à bout de ce virus, c’est pourquoi ces contaminations ont alerté le Centre de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan. Cependant, l’émergence d’un nouveau virus n’indique pas qu’il sera suivi d’une épidémie. En effet, plusieurs virus émergent chez l’Homme chaque année, sans pour autant provoquer des épidémies.