La Cour des comptes a publié, ce lundi 4 juillet, son rapport annuel sur le budget de l’État pour l’année 2021. Si les dépenses d’urgence du fait de la poursuite de la crise sanitaire ont reculé de 5 milliards d’euros, les dépenses du budget de l’État « hors mesures de soutien et de relance ont connu en 2021 une progression rapide » de 17,6 milliards d’euros, soit une hausse de 5,1%, souligne la Cour des comptes.
Le rapport annuel de la Cour des comptes sur le budget de l’État pour l’année 2021, qui devait être publié le 1er mai, mais qui a été reporté au 4 juillet 2022 en raison des élections législatives, vient d’être publié.
La Cour a relevé dans son rapport annuel une nouvelle forte augmentation des dépenses publiques liées à la crise sanitaire, mais aussi de dépenses sans lien avec la pandémie. Même si les dépenses d’urgences du fait de la poursuite de la crise sanitaire ont reculé de 5 milliards d’euros par rapport à 2020, celles liées au déploiement du plan de relance ont augmenté de 17,5 milliards d’euros.
L’ensemble des dépenses du budget général de l’État a progressé de 37,1 milliards d’euros par rapport à 2020, portant le total des dépenses de l’année 2021 à 426,7 milliards d’euros.
Les dépenses sans lien avec la crise en augmentation de 5,1%
La Cour des comptes souligne dans son rapport annuel que les dépenses du budget de l’État « hors mesures de soutien et de relance ont connu, en 2021, une progression rapide » de 17,6 milliards d’euros, soit une hausse de 5,1% par rapport à 2020. « Cette augmentation est nettement plus forte qu’en 2020, puisque les dépenses hors crise avaient alors progressé de 2,6 milliards d’euros. »
Cette progression peut s’expliquer en grande partie par le versement de l’indemnité inflation (3,3 milliards d’euros), la montée en puissance de la loi de programmation militaire (2,7 milliards d’euros de plus qu’en 2020) et la hausse de la charge d’intérêts de la dette (en hausse de 2 milliards d’euros par rapport à l’année précédente), une première depuis 2011 puisqu’elle est liée à l’augmentation des taux d’intérêt et de l’inflation.
La Cour met l’accent sur les « fortes incertitudes liées au contexte géopolitique actuel et à ses conséquences économiques et budgétaires« ainsi que sur les multiples « risques significatifs sur la trajectoire des dépenses pour les années à venir ». Pour cela, elle évoque notamment la hausse à venir de la charge d’intérêt de la dette du fait de l’inflation, et « des restes à payer (dépenses engagées devant être payées au cours des prochaines années) en forte progression« , ainsi que les dépenses liées au plan de relance, au programme d’investissement d’avenir n°4 et à la loi de programmation militaire.
Le compte général, jugé « régulier et sincère » malgré quelques entorses
La Cour des comptes a jugé « régulier et sincère » le compte général de l’État pour l’exercice 2021, malgré un certain nombre d’anomalies comme un manque de provision pour le financement des dépenses militaires pour « au moins 3 milliards d’euros », en plus d’une participation de l’État surévaluée dans EDF et sous-évaluée dans la Caisse des dépôts.
La Cour regrette aussi des « entorses aux principes budgétaires » sur le plan de la technique budgétaire l’an dernier, comme l’annualité des autorisations de dépenses et la spécialité des crédits avec des reports de crédit en fin d’année qui ont été « très supérieurs à ceux constatés habituellement« .