Trois policiers de la Brav-M ont été envoyés en conseil de discipline, ce lundi 5 juin, suite à la mise en ligne d’un enregistrement dans lequel ils menacent et humilient des manifestants.
Dans la nuit du 20 au 21 mars, sept manifestants de la réforme des retraites sont interpellés par des policiers de la Brav-M qui les ont insultés et menacés. Suite à la mise en ligne d’un enregistrement de 23 minutes, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a ordonné le passage en conseil de discipline des trois policiers.
Des sanctions pouvant aller jusqu’à la révocation
L’enregistrement rendu public laisse entendre de nombreuses menaces par les policiers de la Brav-M. En effet, un aurait déclaré : « Je peux te dire qu’on en a cassé des coudes et des gueules, mais toi, je t’aurais bien pété les jambes. »
Ils auraient également frappé un jeune adulte en déclarant : « Ah, tu commences à bégayer, t’en reveux peut-être une pour te remettre la mâchoire droite ? »
Ils auraient, de plus, exprimé au jeune Tchadien « Tu vas prendre quoi ? Six mois et une OQTF. » Un acte vrai-semblable raciste.
Le rapport de l’IGPN relève des « propos menaçants et outrageants et un coup également porté », précisait le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Ce dernier s’est exprimé également sur le fait que « ces propos sont inacceptables, je suis comme tout le monde très choqué », même s’il ne souhaite pas argumenter sur les sanctions des policiers. Devant le conseil de discipline, ces trois policiers de la Brav-M sont exposés à de lourdes sanctions, allant de l’exclusion temporaire a la révocation. Quatre autres policiers de la Brav-M présents lors de l’altercation ont, eux, écopé d’avertissements, la sanction disciplinaire la plus faible de la fonction publique.
« Les choses sont allées très vite »
« L’enquête administrative est allée très vite. Comme nous nous y étions engagés avec le ministre de l’Intérieur », a déclaré le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Début mai, la police des polices avait reproché aux policiers de nombreux manquements, notamment l’obligation de courtoisie a l’égard du public, le devoir d’exemplarité ou le devoir de protection de la personne interpellée. Même si le préfet de Police de Paris rappelle que l’agression s’est passée dans « un contexte très dégradé avec une manifestation sauvage, avec beaucoup d’exactions, la fatigue des effectifs », il exprime tout de même sa réjouissance sur la rapidité du jugement et affirme qu’une enquête judiciaire est toujours en cours dans cette affaire.
Quant aux victimes, la principale cible, un jeune étudiant Tchadien, Souleyman Adoum Souleyman, avait porté plainte pour « dénonciation calomnieuse », « faux en écriture publique », « complicité par instigation de destruction de bien par moyen dangereux » et « violation du secret de l’enquête ». Salomé, elle aussi interpellée par la Brav-M dans la soirée du 20 au 21 mars, se dit « satisfaite » et annonce qu’elle « espère une révocation » de ces agents de police.
« C’est impossible que des fonctionnaires de l’État qui sont armés, puissent autant faire usage de la violence sur des personnes pacifiques. Nous n’avons plus confiance. », s’exprimait Salomé, étudiante de 22 ans.
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