L’organisation du festival Les Déferlantes a annoncé ce mardi, renoncer à l’implantation de son festival dans la ville de Perpignan tenue par un élu d’extrême droite. Une mesure prise pour éviter le boycott de Louise Attaque et Indochine.
Du 6 au 9 juillet et comme chaque année depuis 2007, se tiendra le festival Les Déferlantes. Indochine et Louise Attaque prévus pour faire partie des artistes présents au festival annoncent leur boycott si un autre lieu n’est pas annoncé.
» Comme vous le savez : sans artiste, pas de festival ! » C’est sur ces mots que les organisateurs du festival de musique ont débuté leur communiqué sur les réseaux sociaux. La semaine dernière, Indochine prenait parti et décidait de boycotter le festival. Ce mardi, c’est Louise Attaque le groupe porté par Gaëtan Roussel, Robin Feix et Arnaud Samuel qui s’oppose à sa programmation. « Ne souhaitant cautionner ni la méthode du fait accompli, ni la possible récupération du festival par la mairie, nous demandons aussi à la direction des Déferlantes de faire tout son possible afin de trouver un autre lieu. «
Et c’est chose faite, enfin presque ! Créé en 2007, le festival avait annoncé déplacer son organisation pour l’édition 2023 dans la cité pyrénéenne de Céret à Perpignan, pour des motifs de logistique et de sécurité. Le maire de la ville et élu du Rassemblement national, Louis Aliot n’avait pas tardé à s’en réjouir. Les organisateurs se disent « contraints de renoncer à cette implantation « en raison des réactions de leur public et de l’annulation de « plusieurs artistes programmés « dans un communiqué sur leurs réseaux sociaux.
» Poussés vers la sortie à Céret, nous avons dû nous adapter très vite pour trouver en urgence un lieu capable d’accueillir le festival dès juillet prochain. Depuis l’annonce du déménagement forcé vendredi dernier, vous avez été nombreux à vous exprimer et nous avons entendu vos différentes réactions. Elles démontrent votre attachement au festival et nous y sommes très sensibles. »
Un boycott qui passe mal pour l’élu de Rassemblement national : » C’est une discrimination politique « , estime le maire de Perpignan.
Louise Attaque demandait par ailleurs » un lieu qui corresponde aux attentes de tous : organisateurs, artistes et festivaliers « , sans quoi il refusait à participer au festival.
Le boycott de l’extrême droite par les artistes
Ce n’est pas la première fois que des artistes et en particulier ici Louise Attaque s’engagent contre l’extrême droite. Au début des années 2000, Louise Attaque avait donné un concert à Marseille en soutien au sous-marin de Vitrolles, une salle de concert fermée par la municipalité du Front national en 1997.
Le festival doit accueillir de nombreuses célébrités nationales et internationales à l’instar de Sting, Bigflo & Oli, Damso, David Guetta, Lomepal, Izïa, Pomme, Rosalía ou encore Soprano.
Rappelez-vous. Lors de la présidentielle 2022 et à huit jours du scrutin, c’est plus de 400 représentants du monde de la culture qui publiaient le vendredi 15 avril une tribune dans laquelle ils appelaient « sans illusions, sans hésitations et sans trembler « à voter le 24 avril pour le président sortant Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen, la candidate du RN, » dont le programme reste celui de la xénophobie et du repli sur soi » et « qui a fait alliance avec des puissances totalitaires et bellicistes. «
Beaucoup de personnalités du cinéma et du petit écran, mais également des écrivains, des musiciens, des chanteurs, des directeurs de théâtre ou encore des chorégraphes tirent le signal d’alarme. Dans cette liste qui ne cesse de s’allonger, on retrouve Pierre Arditi, Jane Birkin, Black M, Matthieu Chedid, François Cluzet, Béatrice Dalle, Vincent Delerm, Julie Gayet, Gilles Lellouche, Marc Levy, Clara Luciani, Fabrice Luchini, Enrico Macias, Yannick Noah, qui a également signé la tribune des sportifs. Toute la liste des signataires est à retrouver ici.