L’application BeReal connaît un franc succès depuis son lancement. Numéro un des téléchargements aux États-Unis, l’idée du projet qui est d’être authentique et spontané n’est pas souvent respectée par les utilisateurs.
« Time to be real ! » « Il est temps d’être vrai ! » Ou pas… En 2020, deux Français Alexis Barreyat et Kevin Perreau, formés à l’école de codage informatique « 42 » lancent le réseau social BeReal. Un projet qui promet une authenticité pour ses utilisateurs. Le principe ? L’utilisateur reçoit tous les jours une notification et a deux minutes pour prendre une photo de ce qu’il fait à l’instant T, caméra avant et caméra arrière actionnées. Une fois postée, l’utilisateur peut à son tour scroller les photos « double caméras » de ses amis.
La spontanéité en 2 minutes
L’application propose un concept qui s’oppose à celui d’Instagram. Les fondateurs voulaient se tourner vers un réseau social où les personnes pourraient se montrer comme elles sont : authentiques ! Sans pose, sans mise en scène et surtout sans filtre, et ça fonctionne ! Depuis son lancement, BeReal a totalisé plus de 35 millions d’utilisateurs et est arrivé numéro une des applications téléchargées aux États-Unis. Avec le temps, BeReal connaît différentes mises à jour qui permettent finalement aux utilisateurs de supprimer leur BeReal s’ils ne sont pas satisfaits ou s’ils souhaitent partager un moment plus opportun de leur journée.
« Les gens sont fatigués des portraits parfaitement lisses qui ne reflètent pas la vie réelle », déclare Carolina Milanesi de Creative Stratégies.
BeReal perd sa valeur élémentaire
« BeReal n’est plus réel ! J’ai passé le week-end à coder une nouvelle application ! Elle envoie une notification à une heure aléatoire chaque jour tout comme BeReal. Cependant, quand tu ouvres l’appli, ta photo est prise automatiquement, et tu ne peux pas la voir avant qu’elle ne soit postée », annonce l’Américain Albin Grans lors du lancement de sa nouvelle application Realest.
Le principe est similaire à celui de BeReal, mais pour le coup plus authentique. L’utilisateur reçoit une notification pendant la journée et dès l’ouverture de l’application, la photo est capturée. La meilleure façon de s’abstenir à prendre la pose ou d’essayer de se mettre en scène. Le réseau social est banni de l’App store car évidemment, BeReal s’oppose à ce dernier et menace de porter l’affaire en justice. Albin Grans ne se décourage pas et va même plus loin en créant ReBeal. Une typographie identique et un nom trop provocateur qui poussent l’application à se faire bannir une nouvelle fois.
On commence à connaître la persévérance d’Albin qui créera finalement Reveal.
Le plagiat d’Instagram
Après plusieurs tentatives de création d’un BeReal bis par Albin Grans, d’autres réseaux sociaux souhaitent s’inspirer de l’application française. Selon Engadget, Instagram serait en train de travailler sur une activité similaire où on retrouverait le fonctionnement de la photo avec la caméra arrière et avant.
Une application dangereuse
Au-delà de son idée d’authenticité, le réseau BeReal est critiqué par les partisans de la vie privée. Jennifer Stromer-Galley, professeur à l’école de science de l’information de l’université de Syracuse, s’inquiète. « Il n’y a pas de raison claire d’y rester au-delà du voyeurisme consistant à observer les expériences de vie d’autres personnes ». Elle remet en cause la possibilité des hackers et des harceleurs à espionner les utilisateurs en se basant sur ces photos.