Le festival d’Angoulême qui aura lieu du 26 au 29 janvier 2023, a annoncé ce mercredi la déprogrammation de l’exposition de Bastien Vivès, l’auteur étant accusé de promouvoir la pédo criminalité à travers ses œuvres.
C’est une polémique qui n’a fait qu’enfler ces derniers jours. L’auteur Bastien Vivès a été accusé de promouvoir la pédocriminalité, plusieurs de ses ouvrages comme Les Melons de la colère (2011) et Petit Paul (2018), illustrant des mineurs dans un contexte sexuel et parfois incestueux. À l’annonce de l’exposition mise en place par le Festival d’Angoulême, une pétition initiée par Arnaud Gallais, membre de la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, a réunie plus de cent mille signatures.
Ce sont également les propos de l’auteur qui ont mis le feu aux poudres, « L’inceste, moi ça m’existe à mort », confiait-il au magazine Madmoizelle en 2017. Plus récemment, Bastien Vivès est revenu sur ses propos, jugeant que « L’interview s’est faite dans un cadre convivial, on se marrait. Je pense que si j’avais dit des trucs déplacés, la journaliste féministe m’aurait recadré ».
« Je comprends l’émoi, parce que ce sont des sujets graves. Les victimes d’inceste, de pédophilie, ne peuvent être qu’heurtées par des propos qui prennent ces sujets à la légère », exprime Rima Abdul-Malak, ministre de la culture, au Parisien.
Des menaces, sources de la déprogrammation de l’artiste
Si le festival d’Angoûleme maintenait jusqu’aujourd’hui sa position de ne pas déprogrammer l’exposition de l’artiste, la direction du festival de la bande dessinée a annoncé dans un communiqué l’annulation de l’exposition, en raison des menaces reçues par le dessinateur, mais aussi afin de protéger les visiteurs du festival, tout en dénonçant des intimidations à l’encontre de son l’équipe. Une motivation de déprogrammation vivement critiquée par Sandrine Rousseau, dénonçant une certaine « lâcheté » de la part du festival international de la bande dessinée.
Mais quelle lâcheté et quelle petitesse @bdangouleme !
Bastien Vives n’est pas présenté au festival parce qu’il esthétise la pédocriminalité et donc la banalise, que les militants et militantes des droits des enfants sont montés au créneau. Et c’est bien ainsi. https://t.co/wkzI2EMtEV— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) December 14, 2022
Bastien Vivès défendu par le Festival d’Angoulême
Le festival a tenu à témoigner son soutien à Bastien Vivès, en considérant que l’œuvre « dans son ensemble, relève de la liberté d’expression et qu’il revient à la loi de tracer les frontières dans ce domaine et à la justice de les faire respecter ».
Le dessinateur peut également compter sur le soutien de son éditeur, Benoît Mouchart, qui confie à Libération « A quel endroit fait-il une quelconque apologie ? Est-il désormais impossible de représenter les tabous ? »