La cloche a sonné pour 523 199 lycéens de terminale des lycées généraux et technologiques. Ce mercredi 11 mai, ont lieu les épreuves de spécialité du baccalauréat, un examen écrit institué en 2019 par Jean-Michel Blanquer.
Depuis la réforme des lycées par le ministre de l’Education, les établissements ont dit adieu aux filières L, ES et S, qui ont été remplacées par 13 spécialités. Les élèves en choisissent trois en première et deux en terminale. Une réforme cependant balayée depuis l’arrivée du Covid-19, c’est aujourd’hui la première application à l’écrit. Ces épreuves de spécialités sont réparties sur trois jours, et alors que certains ont entre trois et quatre heures d’écrit, d’autres bénéficient d’oraux ou d’ateliers pratiques, pour les SVT par exemple.
Un point qui fait stresser plus d’un lycéen : le coefficient est de 32, 16 pour chacune des deux spécialités. Le grand oral et l’épreuve de philosophie suivront dans le courant de juin. Ces épreuves comptent pour 60% de la note finale, tandis que les 40% restants seront comptés grâce au contrôle continu. Un moyen pour « en finir avec le bachotage » et « approfondir les matières », justifiait Jean-Michel Blanquer en 2019. Selon lui, la prise en compte du contrôle continu rend l’examen « plus juste ».
Les déroulé des épreuves n’est pas le seul changement dans cette réforme du bac. En effet, les vraies copies ne passeront plus entre les mains des 45 099 professeurs correcteurs. À l’issue des épreuves, les écrits seront immédiatement scannés pour procéder à une correction numérisée, sur une plateforme numérique sécurisée. La fin des épreuves de spécialités est prévue pour vendredi soir, avant la philo mi-juin. Les candidats n’auront plus qu’à patienter jusqu’au 5 juillet pour leur résultat.
Un sentiment de « rats de laboratoire »
L’examen emblématique du système scolaire français résonne un peu différemment cette année. Les bacheliers 2022 inaugurent la réforme de Jean-Michel Blanquer, avec un sentiment de « rats de laboratoire » ou de « cobayes ». Certains élèves témoignent d’une période difficile, durant laquelle ils s’appuient sur des apprentissages saccadés et une présence hachée dans une scolarité marquée par la pandémie. « Ça ne fait que changer. On se retrouve à être les rats de laboratoire. J’espère juste qu’ils seront gentils avec nous, comme on est les premiers », exprime Clémentine, élève de terminale dans un lycée de Bordeaux.
Les épreuves écrites initialement prévues en mars ont été décalées en ce mois de mai, en raison du Covid-19. « On peut constater chez certains une petite démobilisation puisqu’ils avaient une échéance. Ils se préparaient à cette échéance, elle a été reculée. Ils ont plein d’autres choses à réviser, à passer. Ce mois de mai est vraiment intense pour eux : la fin des révisions, les TP, préparer le grand oral… », soutient Marie-Laure Schulz, professeure de SVT.
Durant ces trois jours d’épreuves du baccalauréat, ils plancheront sur deux des treize spécialisations : Arts ; Biologie-écologie ; Éducations physique, pratique et culture sportive ; Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ; Humanités, littérature et philosophie ; Langues, littératures et cultures étrangères et régionales ; Littérature, langues et cultures de l’Antiquité ; Mathématiques ; Numérique et sciences informatiques ; Physique-chimie ; Science de la vie et de la Terre : Sciences de l’ingénieur ; Sciences économiques et sociales.