Jusqu’où ira l’expansion chinoise ? Du côté de l’Asie orientale, la Chine fait figure de « kraken » conquérant tous les territoires qu’elle peut. Aujourd’hui les tensions entre chinois et autres pays asiatiques n’ont jamais été aussi fortes, poussant la communauté internationale à se mobiliser.
Une accélération des conflits
Les conflits sino-asiatiques ne datent pas d’hier, pourtant ces dernières années ils ont été véritablement accélérés. La Chine a en effet tenté en 2019 de faire passer un projet de loi autorisant l’extradition des opposants politiques résidant à Hong-Kong, une île semi-indépendante chinoise, vers la Chine, ce qui en réalité interdit toute forme d’opposition à Pékin et ainsi détruit la démocratie hongkongaise. De nombreux journaux indépendants ont été contraints de fermer et l’ONG Amnesty International a quitté le territoire. Ce projet de loi longtemps contesté, avec de nombreuses et violentes manifestations, avant de finalement être adopté en juin 2020, ce qui a donné une mainmise de la Chine sur l’île, à tel point que les députés hongkongais sont choisis par Pékin.
De fortes tensions entre Pékin et Taïwan
Plus récemment, le conflit avec Taïwan a prouvé au monde les dérives conquérantes de la Chine. Cette île, que Pékin considère comme sienne et appelle même la Chine Taipei, est sous la pression d’une invasion militaire chinoise. La situation est très délicate puisque seulement 14 états considèrent Taïwan comme un état indépendant, au prix de ne pas être allié avec la Chine, dont a plupart sont les pays d’Europe.
Ce conflit s’est surtout accéléré fin septembre, quand Taïwan souhaitait rejoindre un traité commercial transpacifique. Suite à cela la Chine a accentué sa pression en multipliant les incursions militaires sur le territoire Taïwanais, notamment en envoyant 38 avions militaire survoler le territoire le 1er octobre, puis 58 quelques jours plus tard. Dès lors la situation déjà délicate pouvait déraper en crise internationale. Suite à ces manœuvres militaires, Les États-Unis ont apporté leur soutien à l’île, se portant prêt à la défendre militairement. A la suite de cette escalade le président chinois Xi Jinping promet une réunification « pacifique » avec Taïwan, réunification que refuse catégoriquement l’île.
Depuis Taïwan multiplie les exercices de défense militaire, tandis que la Chine de son côté multiplie les exercices de débarquement sous les yeux de Taïwan.
Une volonté de contrôle commercial et militaire
Au-delà de ça la Chine, ayant aussi pour objectif de contrôler les flux commerciaux, multiplie la construction d’îles artificielles dans la mer de Chine afin d’étendre sa zone économique exclusive. Ces îles artificielles permettent également à Pékin d’avoir des bases militaires avancées dans la mer de chine, ce qui est un outil de contrôle et de menace, tout en étant la première puissance militaire maritime du monde. La chine assoie sa toute puissance dans la région et compte bien exporter son influence au reste du monde. C’est pourquoi la chine construit une nouvelle route de la soie. Ce projet titanesque englobant 68 pays et dévoilé en 2013 a pour but de relier l’Asie à l’Europe via des voix maritimes notamment en rachetant de nombreux ports (dont des ports européens) et en construisant d’immenses lignes de train traversant toute l’Asie et l’Europe. Ce chantier est la priorité de Xi Jinping.
Peut-il y avoir une contre puissance ?
Pour freiner la Chine, la communauté internationale a peu de moyens à disposition. L’extension commerciale de la chine peut difficilement être mis en difficulté, on a vu des politiques économiques protectionnistes mises en place par les États-Unis, sans succès. Au niveau militaire, les pays occidentaux ont plus de moyen pour soutenir les pays asiatiques sous menace chinoise. D’abord les États-Unis ont une forte présence militaire dans la région à cause des tensions vis-à-vis de la Corée du Nord. Les États-Unis ne sont pas seuls, le Japon étant également présent mais aussi l’Australie. En effet l’Australie a récemment manifesté sa volonté de contrer l’expansion chinoise, et l’ « AUKUS deal » le contrat de sous-marins ayant échappé à la France au début de cette année, va dans ce sens. L’Australie devrait en effet être dotée d’une flotte de son marin nucléaire lui permettant de renforcer sa présence dans la mer de Chine.
Pékin, en pleine montée en puissance, semble difficilement arrêtable dans un contexte où aucun état n’est prêt à mettre l’ordre international en péril simplement pour la stopper. Les puissances habituelles n’ont aucune influence mais l’on peut toutefois espérer que la chine fasse preuve de raison, Xi Jinping ne souhaitant lui aussi nullement une crise internationale.