Ce jeudi, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a fait la présentation du plan d’action de la Justice. Il a abordé soixante mesures pour simplifier les procédures pénales et améliorer la situation judiciaire en France.
C’est une réponse aux Etats généraux de la Justice. Alors qu’en France, la Justice avance au ralenti selon les syndicats et le personnel judiciaire, le garde des Sceaux a rédigé soixante mesures inscrites dans un projet de loi de programmation et d’orientation. Ainsi, le budget de la Justice devrait passer de 9,6 à 11 milliards d’euros de 2023 à 2027. Au début du précédant quinquennat d’Emmanuel Macron, le budget était de 7,6 milliards d’euros. Le nouveau budget sera dédié au recrutement de 10 000 fonctionnaires de justice, dont 1 500 magistrats.
« Les moyens permettront entre autres de revaloriser les agents du ministère, de poursuivre et finaliser le plan de 15 000 places de prison, de moderniser et agrandir les palais de justice et de recruter massivement pour renforcer les effectifs », a expliqué Eric Dupond-Moretti.
Plus de place en prison
Les surveillants de prison pourront bénéficier de caméras-piétons pour assurer leur sécurité. D’autre part, c’est 15 000 places de prison supplémentaires qui se rajoutent, suivant le plan d’Emmanuel Macron pour 2027. Au premier décembre dernier, la France atteignait son record de population carcérale, avec 72 836 détenus. Dans les prisons, c’est environ 2 000 détenus qui dorment à même le sol, sans lit. Un quart des prisonniers, soit 26,4 % sont « prévenus », sont en attente de jugement et sont toujours présumés innocents.
« Ces conditions indignes coûtent pourtant 110 euros par jour par détenu. Un peu cher pour fabriquer de la récidive et un peu cher pour faire perdre tout sens à la peine », indiquait le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), appelant « à prendre d’urgence des mesures efficaces » au micro de CNEWS .
Eric Dupond-Moretti souhaite mettre en place une application mobile d’ici avril 2023. Cela permettrait d’utiliser « des simulateurs en matière de pension alimentaire ou d’aide juridictionnelle« , de géolocaliser le tribunal, le point justice, l’avocat ou le notaire le plus proche comme sur un GPS. Elle permettra aussi à toutes les victimes de faire leur demande d’indemnisation devant le tribunal correctionnel, ou de demander une aide juridictionnelle. De quoi renforcer la « proximité » entre les justiciables et la justice.