Les deux adolescents accusés d’avoir tué Alisha en 2021 à Argenteuil ont été condamnés jeudi pour « meurtre sur mineur de 15 ans ».
C’est au terme de 4 jours de procès à huit clos, au tribunal pour enfants de Pontoise (Val-d’Oise), qu’une fille et un garçon de 16 ans ont été condamnés à 10 ans de prison pour le meurtre d’Alisha, harcelée, battue et morte noyée dans la Seine l’année dernière.
Le tribunal a finalement requalifié les faits d’ « assassinat » en « meurtre sur mineur de 15 ans », considérant « qu’il n’apparaissait pas d’éléments suffisamment caractérisés » prouvant la volonté « d’actes préparatoires » en vue de la mort de la jeune fille. Le président a ajouté que les adolescents ont eu « pleine conscience » de la situation et « ne pouvaient ignorer l’état manifeste de la victime ».
À la peine de prison viennent s’ajouter 180 000 euros de dommages et intérêts à verser à la famille d’Alisha pour préjudice moral.
«C’est pas normal, j’attendais quelque chose de la loi. Eux, ils vont sortir dans 10 ans. Ma fille a été tuée. Ils ont tué ma fille, ils l’ont jetée dans l’eau», a crié la mère de la victime dans les couloirs du palais de justice, selon l’AFP.
Rappel des faits
Alisha, agée de 14 ans au moment des faits, a été harcelée, frappée et jetée dans la Seine le 8 mars 2021, près d’Argenteuil. Deux suspects avaient été mis en examen dans la soirée pour « assassinat ».
C’est la mère du jeune homme interpellé qui s’est rendue au commissariat d’Argenteuil après que son fils lui avait annoncé que lui et sa petite amie venaient de « frapper une jeune fille » et qu’elle était « tombée dans la Seine », d’après le parquet de Pontoise. Grâce à ses indications, la police a retrouvé le corps d’Alisha, au niveau du quai Saint-Denis. L’adolescente portait des « traces de coups à la tête et au visage », selon la même source.
Après réalisation de l’autopsie deux jours plus tard, le procureur de la République de Pontoise a mentionné « une mort asphyxique pouvant s’accorder avec une mort par noyade ». Cependant, elle n’a révélé ni fracture du crâne ni « d’autre cause qui pourrait expliquer le décès », même si « des hématomes importants sur le crâne, une contusion à l’œil et des ecchymoses au dos » ont été découverts sur le corps de la victime.