De nouvelles révélations viennent, une nouvelle fois, semer le doute concernant la culpabilité d’Omar Raddad dans le meurtre de Ghislaine Marchal. Dans un ouvrage publié mercredi 16 mars, trois journalistes affirment que la mort de Ghislaine Marchal n’a aucun lien avec Omar Raddad.
L’affaire « Omar m’a tuer »
Le 24 juin 1991, les gendarmes retrouvent Ghislaine Marchal, 65 ans, dans sa villa à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. Le corps de la richissime veuve, vêtu d’un simple peignoir de bain, est découvert mutilé. Sur la porte de la chaufferie, il y est inscrit en lettres de sang : « Omar m’a T ». Sur celle de la cave, « Omar m’a tuer ».
Il n’existe alors qu’un seul Omar dans l’entourage de la veuve : Omar Raddad, jardinier de la victime et arrivé en France en 1985. Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l’époque, Omar Raddad avait bénéficié d’une grâce partielle du président Jacques Chirac et d’une libération conditionnelle en 1998. Cependant, cette grâce ne vaut pas l’annulation de la condamnation et ne l’innocente pas.
Une piste inexplorée
Depuis, le jardinier mène un long combat pour prouver son innocence. Après les récentes révélations concernant la présence d’un ADN masculin différent de celui d’Omar sur la scène de crime, une nouvelle enquête effectuée au début des années 2000 et révélée dans un livre paru mercredi 16 mars, Ministère de l’Injustice, apporte de nouveaux éléments plaidant en faveur de la défense. Trois journalistes racontent qu’en septembre 2002, une femme avait contacté un lieutenant-colonel de la gendarmerie de Marseille pour révéler que la mort de Ghislaine Marchal était en réalité liée a un cambriolage.
« En 2002, il y a une enquête après le témoignage d’une informatrice qui est pris très au sérieux. Elle raconte que Ghislaine Marchal s’était liée d’amitié avec le patron de ce restaurant. Elle allait dans ce restaurant avec Omar Raddad. Elle assure avoir été témoin de conversations étranges qui laissaient penser qu’il aurait pu avoir une volonté de cambrioler Ghislaine Marchal », explique Marc Leplongeon l’un des auteurs du livre. Ce patron de restaurant n’aurait jamais été interrogé. Pour l’avocate d’Omar Raddad, ces nouvelles révélations confirme l’innocence de son client.
« Si cette enquête a été étouffée, c’est gravissime pour la défense et pour Omar Raddad », rapporte son avocate.