Depuis quelques jours, l’affaire McKinsey enflamme la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, déjà marquée par la pandémie et la guerre en Ukraine.
McKinsey, aussi surnommée « La Firme » est un cabinet de conseil international présent dans près de 65 pays. Elle a pour objectif de fournir des recommandations à des clients dans le but d’assurer diverses missions. Selon cette affaire mise en lumière le 17 mars par un rapport du Sénat, des entités françaises du cabinet américain n’auraient pas payé d’impôts sur les sociétés en France entre 2011 et 2020. En 2021, près de 894 millions d’euros ont été utilisés pour ces cabinets de conseil.

Quelles sont les missions lancées par McKinsey ?
Dans le rapport, McKinsey aurait mené avec l’exécutif plusieurs missions. Tout d’abord, le gouvernement aurait sollicité McKinsey pour la réforme des APL en 2018 et aussi pour la gestion de la pandémie. Selon les les sénateurs, le gouvernement aurait dépensé plus de 12 millions d’euros pour s’offrir les conseils de McKinsey sur la campagne de vaccination, pendant la crise sanitaire. En plus de ces demandes, McKinsey avait conseillé le gouvernement pour la réforme des retraites voulu par le président Macron, qui n’a pu être mis en place.
Pourquoi il s’agit d’un scandale ?
Le Sénat a pointé du doigt le fait que le cabinet n’a pas payé une seule fois les impôts sur les sociétés qui sont obligatoires, alors que leur chiffre d’affaires sur le territoire a atteint « 329 millions d’euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public », a affirmé le Sénat. De plus, le gouvernement a payé McKinsey avec des coûts importants mais dont les résultats n’ont pas été à la hauteur.
« Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », a dénoncé la Commission d’enquête dans son rapport.
McKinsey se défend en arguant avoir « payé l’impôt sur les sociétés les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France ».
Quelles sont les réactions des candidats à la présidentielle ?
Les candidats à la présidentielle ont réagi à cette polémique dès les heures qui ont suivi la révélation de cette affaire. Valérie Pécresse est la première à s’être exprimée, dans un tweet, où elle estime qu’« Emmanuel Macron doit s’expliquer sur le recours massif de l’Etat à l’entreprise McKinsey ».
Emmanuel Macron doit s'expliquer sur le recours massif de l'État à l'entreprise McKinsey dont le Sénat révèle qu'elle ne paye pas ses impôts en France. Comment pouvait-il ne pas le savoir ? Le Président sortant doit rendre des comptes.
— Valérie Pécresse (@vpecresse) March 17, 2022
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré lors de son meeting dimanche à Marseille qu’il souhaiterait ne pas utiliser de cabinets privés. Enfin, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont dénoncé un « scandale d’État ».
Comment a réagi le gouvernement à l’affaire McKinsey ?
Le gouvernement a aussi réagi à cette affaire qui le vise. Emmanuel Macron, sur France 3, a voulu démentir ces accusations en déclarant : « On a l’impression qu’il y a des combines, mais c’est faux. Aucun contrat n’est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics » et d’ajouter peu après (…) Que quiconque a la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal. »
Enfin, le 30 mars, Amélie de Montchalin (ministre de la fonction publique) et Olivier Dussopt (ministre des comptes publics) ont tenu une conférence de presse en dénonçant des « attaques de plus en plus grossières« .