Dans une tribune du quotidien Le Monde parue hier, plus d’un millier de militants La France Insoumise et de la NUPES ont réclamé l’exclusion définitive d’Adrien Quatennens du groupe parlementaire.
Début décembre, Adrien Quatennens a été suspendu pendant quatre mois de son groupe parlementaire La France insoumise (LFI). Une suspension qui intervient en réponse à sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis, pour des faits de violences sur Céline Quatennens, son épouse.
Alors qu’à la suite de sa condamnation, sa démission était attendue, Adrien Quatennens a soutenu qu’il ne démissionnerait pas. « Je respecterai la décision collective du groupe. Mais la mienne m’appartient et elle est prise : j’ai payé bien assez cher sur tous les plans. Je ne céderai pas », avait-il confié à La Voix du Nord.
Une suspension jugée insuffisante par les militants
Cette suspension du groupe parlementaire n’est pas suffisante pour un grand nombre de militants qui réclament une exclusion définitive. Les propos des signataires de la tribune sont clairs, « oui, le privé est politique, aucun agresseur n’a sa place dans nos partis, nos organisations, nos institutions, dans nos hémicycles ».
« Face à une atteinte décisive à nos valeurs féministes prônées au sein de notre programme L’Avenir en commun et à celui de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, nous appelons les militantes et militants à l’insoumission. »
La tribune signée par les militants féministes de LFI et de la NUPES dénonce un paradoxe entre d’un côté, la représentation d’un député condamné pour des violences sur sa compagne et de l’autre, les programmes du parti prônant le féminisme. Cependant, les signataires sont fermes, eux non plus ne céderont pas. Pour eux, l’affaire Quatennens doit montrer l’exemple et ne peut se solder que par l’exclusion définitive du député.
L’affaire Quatennens, source de malaises au sein du groupe
« Cette situation fait naître des tensions importantes au sein de notre mouvement et dans ce nécessaire et précieux espace de dialogue qu’est la Nupes », admettent les signataires de la tribune.
Dès la révélation de l’affaire, une désunion au sein de La France insoumise s’est fait ressentir. Alors que le tweet de soutien de Jean-Luc Mélenchon à Adrien Quatennens a embarrassé le parti, le député s’est également vu critiqué par plusieurs membres, reflétant déjà un désaccord sur son traitement.
Au lendemain de sa condamnation, Adrien Quatennens avait accordé une interview à BFMTV, relatant sa propre vision des faits, en assurant ne pas être « un agresseur » malgré la gifle donnée à son épouse. Durant l’entretien, il a également expliqué que « tout ce qui (…) rétablit un peu de vérité et pointe les incohérences de mon ex-compagne n’a pas fait l’objet de fuites ».
Une interview vivement critiquée par de nombreux membres du parti. Clémentine Autain avait par ailleurs confié au JDD qu’en tenant de tels propos, Adrienne Quatennens, « enferme son épouse dans son propre récit. Autrement dit, filant le registre de la dispute amoureuse, il renverse les rôles de la victime et du coupable ». François Ruffin avait, quant à lui, déclaré au micro d’RTL, « Quand le jour même, on a une condamnation pour violences conjugales, réagir en direct dans un grand média, je trouve que ça manque de retenue ».
La décision de suspendre temporairement Adrien Quatennens n’a pas n’a pas eu pour effet d’atténuer les tensions déjà présentes au sein du parti. Il reste désormais à voir si la tribune engendrera l’exclusion définitive du député du Nord.
Suivez toute l’actualité au quotidien sur notre compte Twitter @CerfiaFR. Pour plus d’infos « INFOS », découvrez notre rubrique dédiée.