Un accord entre le PS et la France insoumise a été trouvé en vue des législatives. Du côté des socialistes, cet union pose problème.
Après de longues négociations à l’approche des législatives, un accord a enfin été trouvé aujourd’hui entre les deux partis de gauche. Il concerne notamment le programme, les circonscriptions et la stratégie de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, rejoint récemment par le PCF et EELV.
En cas de victoire aux législatives, « le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon », ont précisé LFI et le PS.
« Nous voulons faire élire des députés dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale et battre l’extrême droite », ont déclaré les partis de gauche dans leur communiqué.
L’objectif est clair : rassembler la gauche pour faire barrage à LREM. Mais cet union ne fait pas l’unanimité au sein du Parti socialiste.
« J’ai quitté le Parti socialiste »
L’accord PS-LFI a fait du bruit, mais a surtout fragmenté un peu plus les socialites. Dans une interview accordée à La Manche libre, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, a fait part de son hostilité face au camp de Jean-Luc Mélenchon.
« J’ai quitté le Parti socialiste (…) J’ai aussi une conception nette et ferme de la laïcité, de la République, qui interdit toute convergence avec ceux dont la pensée sur ces questions est plus qu’ambigüe. Et puis il y a cette hostilité ancienne de la LFI au projet européen auquel je ne saurais me résoudre », a déclaré Bernard Cazeneuve à l’hebdomadaire normand.
De son côté, François Hollande, comme son ancien ministre, a lui aussi montré son désaccord avec cet union. « Je récuse l’accord sur le fond et même sur les circonscriptions. Mais c’est une question qui doit être tranchée par le conseil national du PS », a déclaré l’ancien président à La Montagne.
« Je ne trahirai pas mes collègues, comme je ne trahirai pas mes convictions. C’est pourquoi je ne peux soutenir cet accord », Valérie Rabault, présidente du groupe PS à l’Assemblée nationale, s’est elle aussi opposée à l’union LFI-PS, qui « exclut 4 circonscriptions de députés et députées sortants de mon groupe », a-t-elle précisée dans un communiqué.
Avant d’être établi, l’accord en question sera soumis au vote interne du conseil national du PS ce jeudi à 19h.