Cinq agents de la police municipale ont été suspendus de leur fonction « à titre conservatoire », à la demande du maire de Nice Christian Estrosi. Après une garde à vue prolongée, trois d’entre eux sont déférés devant le parquet ce mercredi.
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nice concernant trois policiers municipaux suspectés d’avoir séquestré et frappé un homme de 21 ans dans la nuit de dimanche à lundi.
Ils sont reprochés de « séquestration ou enlèvement pour faciliter un crime ou un délit suivi de libération avant le septième jour, violences aggravées par trois circonstances suivies d’une Incapacité totale de travail supérieure à huit jours », a annoncé aujourd’hui Xavier Bonhomme, procureur de la République de Nice. « L’enquête va se poursuivre sous l’autorité d’un juge d’instruction », a-t-il repris.
Pour un des policiers, les chefs de menace réitérée de crime ou acte d’intimidation pour inciter une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter, sont également visés.
L’affaire a été révélée hier par Nice-Matin. Selon le quotidien, un jeune homme, qui aurait tagué un véhicule de police municipale, aurait été emmené par ces agents dans l’un des parcs de la ville où il aurait subi des violences. Des images de vidéosurveillance montrent que la victime aurait effectivement été emmenée dans ce véhicule par les fonctionnaires.
Selon le parquet, l’homme ne serait finalement pas l’auteur du tag en question, et les policiers l’auraient frappé pour « lui donner une leçon ».
Jusqu’à dix ans d’emprisonnement
Le parquet a requis un mandat de dépôt contre le policier visé par les quatre infractions. De plus, des réquisitions de contrôle judiciaire ont été prises pour les deux autres policiers avec notamment l’interdiction d’exercer la profession de policier municipal, selon France 3.
« Je ne laisserai pas l’image d’une police municipale forte de 550 policiers, dont l’attitude a toujours été irréprochable, être ternie par des comportements individuels inqualifiables », a affirmé hier Christian Estrosi, avant d’ajouter : « Des sanctions sans faiblesse seront prises, en fonction des éléments de l’enquête. »
Sur twitter, Juliette Chesnel-Le Roux, présidente des élus écologistes de la Métropole et conseillère municipale de la ville de Nice, a elle aussi réagi hier, demandant au préfet des Alpes-Maritimes d’ouvrir une enquête.
1) Cinq policiers municipaux auraient agressé un jeune homme hier soir à Nice ! Si ces faits sont avérés, ils sont absolument ignobles. J'ai envoyé une lettre au @Prefet06 pour qu'il ouvre une enquête. pic.twitter.com/7TSEzUxrNS
— Juliette Chesnel-Le Roux (@JulietteChesnel) April 12, 2022
Les trois agents encourent une peine de 10 ans d’emprisonnement et 150 000€ d’amende.