La lutte contre les rodéos urbains, les « runs » ou encore les acrobaties à motos, c’est l’une des priorités de Gérald Darmanin. Dans un télégramme envoyé début avril au préfet, le ministre de l’intérieur demande « plus de contrôle, plus de saisies et plus d’utilisations de la vidéosurveillance ».
Depuis 6 mois, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonce que plus de 20 000 contrôles ont été effectués par la police dans le cadre de lutte contre les rodéos. C’est un chiffre considérable comparé à celui de l’année précédente qui s’élevait à 23 000 jusqu’au mois d’août, soit 2 mois plus tard que cette année.
Un danger conséquent
En cette année 2023, les opérations de lutte contre les rodéos urbains ont livré des résultats saisissants. Pas moins de 892 engins ont été confisqués, accompagnés de plus de 22 000 verbalisations. Une tendance alarmante se dégage, avec une augmentation de plus de 1400 % en seulement trois ans. En effet, si l’année 2018 avait enregistré 92 condamnations pour ce délit, ce chiffre a grimpé en flèche pour atteindre 1383 en 2021. Les rodéos urbains, pratiqués avec des véhicules motorisés, consistent en des comportements dangereux et illégaux sur la voie publique. Rassemblements sauvages, tuning, drifts ou encore courses effrénées, ces actes mettent non seulement en péril leurs auteurs, mais également la population tout entière.
Le 28 mai, un petit garçon de 8 ans est fauché par une moto à Beauvais alors qu’il était sur le trottoir accompagné de ses parents, il a été traîné sur plusieurs mètres et a écopé de 30 jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail). Autre exemple, en avril, un conducteur a perdu le contrôle de son véhicule à Bordeaux et a fait 13 blessés. De même, en 2022, un motard de 19 ans se tue à Marseille lors d’un rodéo urbain après avoir perdu le contrôle de sa moto.
Une priorité pour Gérald Darmanin
Comme l’indique le ministre de l’Intérieur dans un télégramme envoyé en avril au préfet, il est nécessaire d’avoir « plus de contrôle, plus de saisies et plus d’utilisations de la vidéosurveillance ». En luttant contre les rodéos urbains depuis 2018, une loi fait passer la pratique du rodéo d’une simple infraction au code de la route a un délit passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. En cas de pratique en réunion, cette peine évolue à deux ans d’emprisonnement et 30 000 d’amende et en cas de consommations de stupéfiants, d’alcool ou de conduite sans permis elle est augmentée à trois ans d’emprisonnement et 40 000 euros d’amende.
Ces peines peuvent être complétées de suspensions du permis de conduire pendant trois ans ainsi que de la confiscation du véhicule utilisé lors du rodéo. Cependant, pour permettre ces peines et ces confiscations de véhicules, il doit être prouvé que le concerné soit bel et bien impliqué dans le rodéo urbain. La députée des Yvelines Natalia Pouzyreff s’exprimait que « le plus important pour avoir un effet dissuasif, c’est de confisquer les engins et les détruire », néanmoins, elle soulignait également que « les policiers et gendarmes ont pour consigne de ne pas engager la poursuite contre les auteurs de rodéos ».
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