Après les agressions sexuelles à CentraleSupélec, l’ENS, Science Po et l’Ecole Polytechnique, une enquête interne menée au sein de l’établissement AgroParisTech a débouché sur 17 viols subis par des étudiants.
17 étudiants affirment avoir été violés pendant leurs études à AgroParisTech, dont 16 femmes, et une personne non binaire. L’enquête interne a été publiée par l’école ce lundi, elle avait été lancée en décembre dernier. Un nombre « qui choque » a assuré Morgane Marcille, co-responsable de la cellule Agro de sensibilisation et d’information sur la sexualité (Cassis).
Plusieurs centaines de cas d’agression sexistes et sexuelles avaient été rapportés, ce qui a donné lieu à cette enquête. 67,7% des élèves ayant répondu au questionnaire de l’école sont des femmes, alors qu’elles représentent 63% des étudiants de l’école. En plus des cas de viols, 526 comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle ont été signalés. Parmi les personnes mises en cause se trouvent principalement des étudiants, mais aussi des enseignants et des membres du personnel administratif. 31,9% des agressions sexuelles et 64,7% des viols ont été commis alors que la victime était sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants.
« Nous avons relevé plusieurs cas différents. Certains étudiants et étudiantes ont dit avoir été victimes des propos discriminatoires ou à connotation sexuelle, 131 personnes déclarent avoir été victimes d’agressions sexuelles et 17 affirment avoir été violées une ou plusieurs fois durant leur scolarité », souligne Siham Lachgar, co-responsable du dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech.
L’administration de l’école a mis en place des dispositifs d’accompagnement des étudiants et étudiantes. « Notre but est d’écouter ceux et celles qui souhaitent se livrer sur leurs expériences afin de pouvoir les diriger de la meilleure manière possible vers les structures d’aide psychologiques et juridiques adéquates à leur situation », note Siham Lachgar. Suite aux résultats de l’enquête le procureur de Paris a été saisi ce lundi 20 juin par le directeur de l’école d’ingénieurs, Laurent Buisson, conformément à l’article 40 du code de procédure pénale.